Nouveaux soupçons sur Zuma après la fuite d'e-mails compromettants

Le président Jacob Zuma, à gauche, lors d'un rallye à Bloemfontein, en Afrique du Sud, le 1er mai 2017.

Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud a demandé vendredi au gouvernement des explications sur des milliers de courriels publiés dans la presse qui accusent, à nouveau, le président Jacob Zuma de corruption.

Ces documents dévoilent des échanges confidentiels entre la puissante fratrie d'affaires Gupta, le fils du chef de l'Etat et plusieurs ministres, notamment autour de l'attribution de marchés publics ou de pots-de-vin.

Depuis des mois, le président Zuma est fragilisé par une interminable série de scandales politico-financiers qui provoquent des remous au sein-même de l'ANC.

"Ces articles contiennent des affirmations très inquiétantes sur la nature des relations entre le gouvernement et des intérêts privés", s'est alarmé vendredi le parti au pouvoir dans un communiqué.

"L'ANC demande d'urgence au gouvernement de chercher à établir la véracité de ces affirmations et des explications de la part des personnes concernées", a-t-il poursuivi.

Selon certains courriels, les Gupta auraient par exemple touché près de 370 millions d'euros lors de la signature d'un contrat entre la compagnie ferroviaire publique Trasnet et une entreprise chinoise pour l'achat de locomotives.

D'autres évoquent la future retraite dorée du président Zuma dans une luxueuse demeure de Dubaï appartenant aux Gupta.

Ces nouvelles révélations viennent nourrir le climat de suspicion autour de Jacob Zuma, dont les liens avec la famille Gupta avaient déjà été exposés par le menu dans un rapport explosif publié l'an dernier par la médiatrice de la République.

Le remaniement ministériel ordonné fin mars par M. Zuma, marqué par le limogeage du respecté ministre des Finances Pravin Gordhan, a accru un peu plus la pression sur le chef de l'Etat.

Des dizaines de milliers de manifestants ont exigé dans la rue sa démission et l'opposition a déposé contre lui au Parlement une nouvelle motion de défiance, pas encore débattue.

M. Zuma a jusque-là réussi à garder le contrôle de l'ANC, qui doit élire à la fin de l'année son successeur à la tête du parti en vue des élections générales de 2019.

L'actuel vice-président Cyril Ramaphosa, chef des frondeurs anti-Zuma, fait partie des favoris face à Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ancienne patronne de l'Union africaine (UA) qui a le soutien du chef de l'Etat, son ex-mari.

Avec AFP