Nouveau rapport de l'AGRA sur la fertilité des sols en Afrique

Un cultivateur nigérian (Reuters)

Un nouveau rapport de l'Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), estime que, tandis que les agriculteurs de diverses régions du monde récoltent régulièrement jusqu'à cinq tonnes de maïs par hectare, ceux d'Afrique n’obtiennent en moyenne qu’une tonne. Les pratiques agricoles archaïques combinées à l’infertilité des sols seraient à l’origine de cette insuffisance de rendement.

De nombreux pays en Afrique sont souvent confrontés à des pénuries alimentaires, les agriculteurs ayant du mal à produire suffisamment pour l'ensemble de la population. L'AGRA décrit dans son rapport l’anachronisme des méthodes employées, et dont résulte la faible fertilité des sols. Au manque d’engrais organiques et de mise en jachère, il faut ajouter, selon cet institut, l'érosion des sols. Le programme de l'AGRA sur l’amélioration des sols a formé trois millions d'agriculteurs dans 13 pays africains.

Abed Kiwia, coordonnateur du programme de santé des sols à l’AGRA conseille de promouvoir les principes de l'agriculture de base afin d'améliorer la fertilité des sols et de produire davantage de nourriture. « Nous avons un conseil : Utilisez les engrais. Et parce que nous savons que les engrais en Afrique sont chers, nous disons qu’il faut un mélange avec des intrants organiques, que l'on trouve sur place. Nous avons par exemple du fumier des fermes, il y a l’engrais vert, il y a aussi des arbres de l’agroforesterie qui regorgent de ressources organiques », explique-t-il.

En dépit des efforts, les scientifiques disent avoir obtenu de moins bons résultats par rapport à l’Asie. Selon les chercheurs, une partie du problème réside dans le fait que le sol est rocheux dans la plupart des régions de l’Afrique. Le Dr Keith Shepherd, chercheur principal au World Agroforestry Center, pense qu'il est nécessaire avant tout de déterminer les éléments nutritifs qui manquent aux sols.

« Il est nécessaire de cibler soigneusement les engrais appropriés pour chaque parcelle, et cela doit se faire par une analyse du sol et des plantes afin de diagnostiquer les nutriments qui font défaut ; et nous sommes confrontés à une situation à géométrie variable dans les petits systèmes agricoles en Afrique, car même dans la même ferme, nous pouvons avoir à la fois des zones de faible rendement et de bonnes terres, conséquence de l’exploitation précédente », affirme M. Shepherd.

En dépit des difficultés, les experts agricoles sont convaincus que la fertilité des sols peut être améliorée, et si des mesures appropriées sont prises. Il ne serait pas nécessaire alors pour les pays africains d'importer des vivres, ajoutent-ils.