Niger : l'audit du fichier électoral se terminera "au plus tard le 18 décembre"

Mahamadou Issoufou à Malte, le 12 novembre 2015. (AP Photo/Antonio Calanni)

L'opposition nigerienne avait ouvertement critiqué le fichier électoral et menaçait de boycotter le scrutin si un audit n'était pas réalisé afin que le fichier soit "le plus consensuel possible".

Le pouvoir et l'opposition nigériens sont tombés d'accord pour un audit du fichier électoral en vue de la présidentielle de février 2016, a annoncé samedi le Premier ministre Brigi Rafini, cédant ainsi à une exigence de l'opposition qui menace de boycotter le scrutin.

"Nous sommes tombés d'accord pour que cet audit soit terminé au plus tard vendredi 18 décembre (...) afin qu'il puisse avoir la confiance de toute la classe politique sans exception", a indiqué à la télévision d'Etat M. Rafini, à l'issue d'une réunion qui s'est achevée tard vendredi entre les partis de la majorité et de l'opposition.

"Des partis (notamment d'opposition) ont à juste titre souhaité son audit afin que le fichier (électoral) soit le plus consensuel possible", a-t-il expliqué.

Lors d'une manifestation géante début novembre, le chef de file de l'opposition, Seïni Oumarou, avait critiqué le fichier électoral "plein d'erreurs et d'anomalies".

Mi-novembre, Sabiou Gaya, un des responsables chargés de l'élaboration du fichier électoral, a reconnu que le fichier comporte "beaucoup de ratés", notamment avec des "bureaux de vote manquants", des "mineurs et non Nigériens inscrits" sur les listes.

M. Rafini n'a cependant pas précisé l'identité des experts qui vont mener cet audit.

La délégation de la Cédéao doit rencontrer tous les camps politiques

Une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), conduite par le général Abdul-Salami Abubacar, ex-chef d'Etat du Nigeria, est arrivée en fin de semaine à Niamey pour "assister" le Niger dans l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle, couplé à des législatives, programmé le 21 février 2016.

Cette délégation s'est entretenue avec le président du Niger vendredi et doit rencontrer tous les camps politiques.

D'ores et déjà, l'opposition nigérienne "récuse" Bakary Fofana, le président de la Commission électorale de Guinée, membre de la délégation avec le titre "d'expert électoral".

"Ce supposé expert électoral (M. Fofana) n'a pas pu organiser des élections apaisées" mi-octobre en Guinée, où les scrutins ont été "caractérisés par des manipulations grossières" avec "le blocage des élections locales" et "des manifestations meurtrières de protestation", a critiqué le chef d'opposition M. Seïni Oumarou dans un communiqué cette semaine.

Le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son "allégeance" au président.

Avec AFP