L'Europe affirme que les élections n'ont pas rempli les "critères internationaux" de transparence au Zimbabwe

Les fonctionnaires de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) distribuent les votes par correspondance pour les différentes circonscriptions de Bulawayo dans les bureaux de la ZEC, au Zimbabwe, le 28 juillet 2018.

Les élections législatives et présidentielle organisées fin juillet au Zimbabwe "n'ont pas été à la hauteur des critères internationaux" de transparence et d'impartialité, a estimé mercredi le chef adjoint de la mission des observateurs de l'Union européenne, Mark Stevens, dénonçant plusieurs irrégularités.

Les scrutins du 30 juillet, les premiers depuis la chute du président Robert Mugabe en novembre 2017, ont été en grande partie pacifiques, mais "le recours aux ressources de l'Etat, les exemples de coercition et d'intimidation, (...) le parti pris des médias d'Etat, toujours en faveur de la formation au pouvoir, signifient" que tous les candidats n'ont pas été traités "sur un pied d'égalité", a déclaré M. Stevens lors d'une conférence de presse à Harare.

La mission de l'UE a aussi dénoncé des irrégularités de procédure après le vote. Les autorités n'ont, par exemple, pas respecté la loi qui les oblige à publier devant les bureaux de vote les résultats.

"De tels incidents se sont ajoutés aux interrogations sur le manque de transparence et de traçabilité (...) qui ont alimenté les tensions post-électorales", a ajouté M. Stevens, estimant que les résultats n'avaient pas été "présentés d'une façon qui soit vérifiable".

Au pouvoir depuis la chute de Robert Mugabe en novembre, Emmerson Mnangagwa a été élu dès le premier tour de la présidentielle avec 50,8% des suffrages.

Son principal rival Nelson Chamisa, du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a été crédité de 44,3% des voix mais a dénoncé des fraudes et des irrégularités. La justice a rejeté son recours en annulation du scrutin, mais il continue à se considérer comme le vainqueur.

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L'UE a aussi dénoncé mercredi "la mort tragique le 1er août" de six manifestants à Harare "à la suite d'un recours excessif à la force de la part des forces de sécurité".

"Les arrestations d'opposants, les descentes de police dans les bureaux de l'opposition et la confiscation d'ordinateurs juste après les élections étaient aussi destinées à affaiblir" l'opposition, a estimé l'UE.

Les élections organisées sous l'ère de Robert Mugabe, au pouvoir pendant trente-sept ans, ont été régulièrement entachées de fraudes et violences.

Son successeur et ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, avait promis des scrutins libres et transparents. Il avait invité pour la première fois en seize ans des observateurs occidentaux, notamment l'UE et le Commonwealth.

Avec AFP