Les victimes de Hissène Habré demandent le versement de leurs indemnités

Vue de la manifestation des victimes devant leur siège à N'Djamena, le 11 juillet 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, l'opération tintamarre des victimes des crimes du régime de l’ancien président tchadien Hissène Habré a eu lieu à N’Djamena le jeudi 11 juillet.

Une pression pour exiger leurs indemnisations conformément à l’arrêt de la cour criminelle spéciale de mars 2015 contre 20 ex-agents de la DDS (direction de la documentation et de la sécurité).

Lire aussi : Crimes contre l'humanité: le général et chef rebelle Mahamat Nouri inculpé à Paris


Ces personnes ont été victimes directes et indirectes du régime dictatorial de l’ancien président Hissène Habré qui régna d’une main de fer de 1982 à 1990.

En mars 2015, la cour criminelle spéciale de N’Djamena a condamné certains ex-agents de la DDS à des travaux forcés allant de 5 à 20 ans et d’autres à perpétuité avec saisie et confiscation de leurs biens. Quatre ans après, rien n’est fait en leur faveur.

Visiblement affaiblies, les victimes se disent déterminées à maintenir la pression.

Vue de la manifestation des victimes devant leur siège à N'Djamena, le 11 juillet 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour le président de l’Association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré, Clément Dokot Abaifouta, le président Déby doit avoir pitié de ces victimes surtout les veuves qui ont tout perdu.

Le 28 juin dernier, un accord relatif à l’établissement du siège du Fonds d’indemnisation des victimes des crimes de Hissène Habré condamné à la prison à perpétuité par le tribunal spécial africain à Dakar en avril 2017 pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture a été signé entre le gouvernement tchadien et l’Union Africaine.

Lire aussi : Des victimes du bourreau Hissène Habré attendent toujours réparation

Ce fonds, doit s’occuper du paiement de l’indemnisation de ces victimes fixée par la chambre d’appel à plus de 82 milliards de francs CFA. Clément Dokot Abaifouta estime que c’est une avancée certes, mais cela ne peut occulter l’exécution de l’arrêt rendu par la justice tchadienne contre les ex agents de la DDS.

Avec la signature de cet accord, un pas est franchi estiment les responsables du service juridique du Ministère des affaires étrangères. Ils demandent aux victimes de prendre leur mal en patience. Ils affirment que leur dossier sera traité avec diligence lorsque le secrétariat de ce fonds sera installé.