Les Palestiniens décident la fin du boycott de l'esplanade des Mosquées

Des Palestiniens prient entourés par les forces israéliennes à l'esplanade des Mosquées, le 26 juillet 2017.

Les autorités politiques et religieuses ont appelé les Palestiniens à retourner prier jeudi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est annexée, signe de la possible fin d'une crise ponctuée la semaine dernière par des violences meurtrières.

Les autorités musulmanes ont levé leur boycott du troisième lieu saint de l'islam, après l'annonce par Israël du retrait de toutes les nouvelles mesures de sécurité qu'il avait mises en place aux entrées de ce site ultra-sensible.

La Jordanie a salué la décision israélienne comme "une étape vers l'apaisement", après près de deux semaines de tensions nées de l'installation par Israël de détecteur de métaux le 16 juillet, deux jours après une attaque qui avait coûté la vie à deux policiers israéliens près de l'esplanade des Mosquées.

Ces tensions avaient rapidement dégénéré en affrontements meurtriers entre manifestants palestiniens et forces de l'ordre israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.

"Les autorités religieuses musulmanes à Jérusalem appellent les Palestiniens à entrer à Al-Aqsa pour la prière de l'après-midi", a déclaré jeudi un responsable du Waqf, l'organisme chargé des biens musulmans à Jérusalem, lors d'une conférence de presse.

Depuis le début de la crise, les fidèles musulmans priaient en dehors de l'esplanade des Mosquées, qui comprend la Mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a apporté son soutien à l'appel des autorités religieuses de retourner prier sur ce site sacré, situé dans la partie palestinienne --occupée et annexée par Israël-- de Jérusalem.

Il a toutefois précisé qu'une décision n'avait pas encore été prise sur la reprise de la coordination sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et Israël, dont il avait annoncé le gel la semaine dernière.

M. Abbas avait fait du retrait des nouvelles mesures de sécurité un préalable à la reprise de la coordination sécuritaire.

Volte-face

Ces déclarations interviennent alors que des rails et des échafaudages, où avaient été installés des caméras de surveillance, ont été retirés aux premières heures de jeudi par les autorités israéliennes après le retrait mardi des détecteurs de métaux.

"La police est revenue aux mesures de sécurité en vigueur avant l'attaque terroriste (...) du 14 juillet", a déclaré une porte-parole de la police, en référence à l'attaque meurtrière contre deux policiers israéliens.

Israël avait justifié la mise en place d'un nouveau dispositif de sécurité sur le site par le fait que les assaillants y avaient dissimulé des armes et en étaient sortis pour mener leur attentat.

Mais les Palestiniens y avaient vu une tentative d'Israël d'affermir son contrôle sur ce site que les juifs appellent Mont du Temple et considèrent comme leur lieu le plus sacré. L'Etat hébreu en contrôle les entrées mais il est géré par la Jordanie.

Les musulmans peuvent y aller à toute heure. Les juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures et n'ont pas le droit d'y prier.

Les autorités israéliennes ont assuré qu'elles n'avaient pas l'intention de modifier ces règles tacites.

Mais l'installation des nouveaux portiques de sécurité avaient immédiatement provoqué de vives tensions qui avaient rapidement dégénéré en affrontements violents à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, faisant cinq morts et des dizaines de blessés.

Trois Israéliens avaient également été tués par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée.

Après d'intenses pressions de la communauté internationale qui craignait une escalade, Israël avait accepté de retirer mardi les détecteurs de métaux, indiquant qu'il les remplacerait par un autre moyen de surveillance, "basé sur des technologies avancées".

Mais le gouvernement israélien a fait volte-face et décidé d'un retour pur et simple à la situation d'avant le 14 juillet, comme l'exigeaient les autorités musulmanes et politiques palestiniennes.

La Jordanie, pays qui est le gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a salué cette décision.

"Le recul des autorités israéliennes concernant (l'esplanade des Mosquées) est une étape essentielle vers l'apaisement de la situation", a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement Mohamed Momani.

Avec AFP