Le Soudan du Sud est "au bord du gouffre", avertit Ban Ki-moon

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon lors d’une conférence de presse tenue après la Conférence de Genève sur la prévention extrémisme violent, au siège européen des Nations Unies à Genève, Suisse, 08 avril 2016. epa/ MARTIAL TREZZINI

Devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU a exhorté les dirigeants sud-soudanais à "s'engager en faveur de la paix".

A l'ouverture d'un débat au Conseil sur le maintien de la paix en Afrique, il s'est déclaré "consterné par l'ampleur des violences sexuelles" commises dans le pays et a demandé que les responsables "de toutes les atrocités" rendent des comptes.

L'ONU a recensé au moins 120 cas de viols depuis la recrudescence des affrontements il y a trois semaines à Juba entre l'armée gouvernementale et les partisans de l'ex-chef rebelle Riek Machar.

"Au moment où nous parlons, le Soudan du Sud reste perché dangereusement au bord du gouffre", a déclaré M. Ban. "Les promesses de paix et de justice du nouvel Etat ont été gaspillées".

M. Ban réclame depuis plusieurs semaines au Conseil d'imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud et des sanctions contre ceux qui refusent d'appliquer un accord de paix conclu il y a près d'un an mais jamais respecté.

Etats-Unis, France et Royaume-Uni souhaitent que ces mesures, ainsi qu'un projet africain de force d'interposition, soient adoptées à l'occasion du renouvellement du mandat de la Mission de l'ONU au Soudan du sud (Minuss) qui expire fin juillet mais les négociations piétinent, selon des diplomates.

Pour se donner davantage de temps, le Conseil pourrait décider de prolonger le mandat actuel de la Minuss jusqu'au 8 août. Washington a transmis jeudi à ses partenaires du Conseil un projet de texte en ce sens.

"Il y a un projet de texte en discussion", a indiqué à des journalistes l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft.

Il faut, a-t-il expliqué, "renforcer la Minuss avec des troupes de pays de l'Igad" (organisation régionale africaine). "Cela fait partie d'un ensemble de mesures que nous soutenons et qui comprend aussi un embargo sur les armes, des sanctions et un processus politique mené par la région pour appliquer l'accord de paix".

Le Conseil, a-t-il ajouté, pourrait soit adopter ce nouveau mandat d'ici la fin de la semaine, soit "s'accorder plus de temps pour des négociations" en décidant une "prolongation technique" temporaire du mandat actuel de la mission.

Avec AFP