Le séisme en Equateur a coûté la vie à au moins 350 personnes

Des bénévoles à la recherche de survivants dans les ruines à Pedernales, Equateur, le 17 avril 2016.

Les secouristes sont toujours à la recherche de survivants. Le bilan provisoire compte 350 morts et 2 000 blessés.

Les secours en Equateur gardent l'espoir de retrouver des survivants, deux jours après le séisme d'ampleur historique qui a secoué le pays, faisant au moins 350 morts et plus de 2.000 blessés.

Après des heures passées à fouiller parmi les blocs de ciment et de ferraille, un groupe de pompiers de Quito, envoyé en renfort dans la province de Manabi (ouest), la plus touchée par la secousse, a vu ses efforts récompensés.

"Au terme de longues heures de travail intense, trois personnes ont été retrouvées en vie parmi les décombres à Tarqui", quartier de la ville de Manta, ont annoncé les pompiers sur Twitter.

Leur message était accompagné de photos des sauveteurs évacuant un homme et deux femmes, coincés sous les débris.

De tout le pays, des camions transportant des habits, des accessoires d'hygiène, des médicaments et des aliments pour les victimes se dirigeaient lundi vers la côte Pacifique, frappée samedi soir par un puissant séisme de magnitude 7,8 qui a fait 350 morts et 2 000 blessés, selon le dernier bilan.

Deux Canadiens figurent parmi les victimes, selon les autorités de ce pays.

"Le nombre (de morts) va sûrement augmenter et probablement de manière considérable", a prévenu dimanche soir le président équatorien Rafael Correa, qui s'est rendu à Manta.

"Ce sont des moments difficiles, la pire tragédie de ces 67 dernières années, uniquement dépassée par le tremblement de terre de 1949 à Ambato (centre)", a-t-il ajouté.

Recherches à mains nues

Des engins de chantier étaient également transportés lundi vers la zone affectée, afin d'aider à soulever les décombres d'immeubles et maisons effondrés dans la secousse.

Selon le ministre des Affaires étrangères, Guillaume Long, des renforts et experts du Venezuela, de Colombie, du Pérou, du Mexique, de Cuba, de Bolivie, du Chili, de Suisse et d'Espagne sont désormais sur place.

"Demain (mardi), nous travaillerons à la coopération pour l'après-sauvetage", a-t-il expliqué sur son compte Twitter.

Sur le littoral équatorien, les sinistrés cherchaient à mains nues leurs disparus sous les gravats, plus de trente heures après le séisme, gardant l'espoir de retrouver leurs proches.

"Mon mari est là-dessous", a lancé, à Manta, Véronica Paladines, qui, en dépit de sa stature frêle, écartait avec force les décombres de l'hôtel où travaillait Javier Sangucho, 25 ans.

"Il faisait des travaux de peinture. Il était allé se reposer un peu en bas quand c'est arrivé", a raconté à l'AFP cette femme brune de 24 ans, avant de s'effondrer en larmes à l'évocation de son époux et de leurs deux enfants âgés de 7 et 2 ans.

La ville de Pedernales, cité balnéaire avec une forte activité touristique et épicentre du séisme, offrait lundi un paysage de guerre, avec des maisons en ruines, des hôtels effondrés et des lampadaires au sol.

Crainte de nouvelles répliques

"Des fonds ont déjà été débloqués : 300 millions de dollars pour les urgences, 150 millions pour la reconstruction", a expliqué à l'AFP le vice-président Jorge Glas.

"Ici à Pedernales, des survivants ont été sauvés des décombres et nous ne perdons pas espoir. Nous n'écartons pas" la possibilité de trouver d'autres rescapés, a-t-il ajouté.

Les habitants craignent désormais de nouvelles répliques.

Selon le dernier rapport de l'Institut de géophysique (IG), "le nombre de répliques tend à se réduire mais on ne peut pas écarter la possibilité de nouveaux séismes avec des magnitudes supérieures à 5".

Jusqu'à présent, l'IG a signalé 230 répliques d'une magnitude de 3,5 à 6,1 et prévoit que celles-ci se poursuivent "pour quelques jours ou semaines".

L'Union européenne a annoncé l'activation du mécanisme européen de protection civile pour aider l'Equateur et le secrétaire d'Etat américain John Kerry a offert le soutien des Etats-Unis.

Malgré des dégâts matériels importants, les infrastructures pétrolières "stratégiques" du pays n'ont pas été affectées et devraient continuer de fonctionner, a assuré le ministre des Ressources stratégiques, Rafael Poveda.

Avec AFP