Le prix des cartes d'identité fait grogner les Tchadiens

La Direction Immigration-Emigration au sein commissariat central de N'Djamena, au Tchad, le 7 juin 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Depuis deux ans au Tchad, les citoyens éprouvent d’énormes difficultés à se faire délivrer leurs cartes d’identité. Compte tenu de la crise financière, le gouvernement a revu à la hausse le prix de la délivrance du document afin de renflouer le trésor public. Les citoyens et les organisations de la société civile dénoncent cette initiative.

Suspendu depuis 2016 par manque de matériel adéquat, le service technique et d’identité civile est redevenu opérationnel courant mai.

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Reportage d'André kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique

Le prix de la carte d'identité est passé de 4 000 à 10 000 francs CFA pour les 90 000 Tchadiens possédant des papiers d'identité arrivant à expiration. Ce prix officiel a été publié dans le budget général de l’Etat pour l’exercice 2017. Les témoignages sur la difficulté de faire renouveler ses papiers se multipient comme ce Tchadien rencontré par notre correspondant :

"Le 11 janvier 2016, je souhaitais renouveler ma carte d'identité au Commissariat central. Cela fait un an et demi que je n'ai plus de papiers et c'est compliqué pour chercher du travail."




Les locaux du commissariat central de N'Djamena, au Tchad, le 7 juin 2017. (VOA/André kodmadjingar)

Le Collectif tchadien contre la vie chère, une organisation de la société dont la mission est de défendre l’intérêt général des citoyens, menace de saisir les juridictions compétentes pour demander réparation.

Ndigamnayel Nely Versinis, président dudit collectif, explique que "les citoyens ne peuvent pas voyager ou recevoir des transactions", ce qu'il considère comme injuste.

Ndingamnayal Nely Versinis, président du Collectif tchadien contre la Vie Chère, au Tchad, le 9 juillet 2017. (VOA/André kodmadjingar)

Les agences des Nations unies ont également versé sur la base du prix officiel, plus 25 millions de francs CFA au Trésor Public pour permettre aux déplacés et réfugiés tchadiens, de retour au pays, d’avoir accès à cette carte.

Selon des sources concordantes, les responsables de la sécurité publique ont adressé des fiches de recommandations au Ministre des finances avec copie au Premier Ministre pour relever la non rétroactivité de la loi, mais ces fiches sont restées lettre morte.

André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena