Le chef des Casques bleus défend le coût des missions de l'ONU

Hervé Ladsous repondant aux questions de Jacques Aristide, à New York, 1er août 2016.

"Nous avons diminué le coût des missions par soldat de 16% sans diminuer leur qualité", a déclaré Hervé Ladsous, le chef sortant du Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

M. Ladsous a cédé la place à Jean-Pierre Lacroix, après six ans à la tête de l'un des postes les plus prestigieux de l'organisation.

Sous la menace des coupes budgétaires voulues par l'administration Trump, les missions de maintien de la paix de l'ONU sont déjà calculées au plus juste, a défendu M. Ladsous.

"Nous avons diminué le coût des missions par soldat de 16% sans diminuer leur qualité", a souligné le diplomate français, pour son dernier point presse avant de céder la place à Jean-Pierre Lacroix, après six ans à la tête de l'un des postes les plus prestigieux de l'organisation.

"Nous faisons le maximum pour dépenser le moins possible", et pour "nous moderniser", a-t-il assuré, en soulignant que le cabinet américain Rand Corporation avait estimé il y a quelques années qu'"une opération gérée par les Nations Unies coûterait quatre fois moins cher que ce qu'elle coûterait à un grand pays occidental".

Nous avons diminué le coût des missions par soldat de 16% sans diminuer leur qualité",
Hervé Ladsous, le chef sortant du Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

"Nous avons toujours essayé de reformater les missions, chaque fois que c'était possible, pour être le plus économique possible. On revoit les mandats, les effectifs, les équipements de manière régulière", a-t-il ajouté, en rappelant la fermeture prochaine des missions en Côte d'Ivoire, au Libéria et en Haïti, qui se traduira par "des centaines de millions de dollars d'économies".

"16 missions, 120.000 hommes déployés à travers le monde, pour 0,4% des dépenses militaires mondiales, c'est quand même assez peu", a-t-il fait valoir.

Le patron des Casques bleus a aussi déploré "un manque de soutien" des membres du Conseil de sécurité, parfois trop indulgents envers des pays qui entravent le travail de certaines missions, comme c'est le cas actuellement au Soudan du Sud.

M. Ladsous avait recommandé un embargo sur les armes à destination de ce pays, mesure soutenue par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne mais rejetée par le Conseil de sécurité en décembre en raison notamment de l'opposition de la Russie et de la Chine. L'embargo a de nouveau été évoqué au Conseil jeudi et pourrait revenir au vote.

Le Conseil de sécurité doit également se pencher sur la reconduction de la mission en République démocratique du Congo (Monusco), la plus importante (19.000 hommes) et l'une des plus anciennes missions de maintien de la paix. Hervé Ladsous a réitéré son appel à ne pas réduire cette mission cette année, en raison des turbulences électorales.

Le président Donald Trump a proposé mi-mars de limiter la contribution des Etats-Unis, la plus importante aux missions de maintien de la paix, à 25% du budget total contre quelque 29% aujourd'hui.

Ce projet de coupes budgétaires sévères a alarmé l'ONU, des pays alliés des Etats-Unis, des ONG internationales et nombre d'élus américains des deux bords. Des militaires et des diplomates américains redoutent également un leadership mondial "réduit" pour les Etats-Unis.

Avec AFP