Le Faso ravive la flamme sankariste avec une nouvelle statue de Thomas Sankara

La statue de Thomas Sankara à Ouagadougou, Burkina Faso, le 17 mai 2020 (VOA/Lamine Traoré)

Un an après son premier dévoilement, la statue de Thomas Sankara, le père de la Révolution burkinabè, est désormais au Conseil de l’Entente, lieu où il avait été tué ainsi que 12 autres de ses compagnons, le 15 octobre 1987.

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Ouagadougou dévoile une nouvelle statue de Thomas Sankara


"Toute œuvre humaine n’est pas parfaite. Ce que nous la famille saluons, c’est déjà l’engagement, le courage, l’honnêteté des gens qui prennent à cœur l’idéal Thomas Sankara, qui travaillent pour que Thomas Sankara renaisse de ses cendres", a confié Innocent Nana, neveu de Thomas Sankara, à VOA Afrique.

Le premier dévoilement de la statue en présence de Jonh Jerry Rawlings, ancien Président du Ghana et ami de Sankara, avait suscité de fortes critiques. Beaucoup estimaient que la statue avait peu de ressemblance avec le révolutionnaire tant adulé.

L’œuvre, de 8 mètres de haut et pesant 13 tonnes, a été dévoilée dimanche. On peut voir le capitaine Sankara en tenue militaire, le poing serré, la main gauche levée.

"L’œuvre est aboutie et elle sera plus aboutie que cela pour des années et des années, des siècles et des siècles. Cette fois-ci je pense que c’est la bonne. Tout le monde est content parce que ça ressemble à Sankara", apprécie Roland Compaoré, un visiteur.

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"Quelque chose de bien, d’unique s’est planté aujourd’hui au Burkina. Au début ça ne ressemblait pas à Sankara mais actuellement, j’ai vu l’image de plusieurs côtés et je salue l’œuvre et toute l’équipe", a affirmé Kalouna, une musicienne qui s’est surnommée "La fille de Sankara".

Le sculpteur explique ce qui n’avait pas marché avec la première version de la statue. "Le marché public est soumis à certaines exigences. Pour obtenir un marché, il faut se plier à ces exigences. J’ai disposé de 120 jours pour réaliser cette statue. Dans mon pays il fait excessivement chaud. Nous avons travaillé à partir de la technique de la cire perdue. C’est une matière très sensible à la chaleur. Au moment de la réalisation de cette œuvre, il faisait très chaud si bien que certaines parties de l’œuvre ont subi des déformations", a fait savoir Jean-Luc Bambara.

Du côté du Comité mémorial Thomas Sankara, on pense déjà à parfaire d’autres statues de Thomas Sankara. "Il se pourrait qu’il y ait d’autres statues faites avec de nouvelles technologies pour correspondre aux désirs des citoyens. Les citoyens veulent une photographie légalisée, conforme et exacte de Sankara", a indiqué Luc Damiba, secrétaire-général du Comité mémorial Thomas Sankara.

La statue qui a coûté 150 millions de francs CFA, soit plus de 247.000 dollars, n’est qu’une petite partie de l’ensemble d’un projet qui ambitionne d’avoir une tour géante de 80 mètres, avec des infrastructures comme un musée, une bibliothèque, des salles polyvalentes, des commerces, un parc et bien d’autres infrastructures, selon les initiateurs.

Figure emblématique de l'anti-impérialisme panafricain d'expression francophone, Thomas Sankara a été le premier chef de l'État du Burkina Faso. Il meurt assassiné à l'âge de 37 ans.