La Libye annonce la réouverture du principal poste-frontière avec la Tunisie

La Tunisie a fermé son poste frontalier de Ras Jedir en mars après l'attaque du groupe Etat islamique sur Ben Guerdane, 6 mars 2016. (L. Bryant / VOA)

Le ministère libyen de l'Intérieur a annoncé samedi la réouverture du principal poste-frontière avec la Tunisie, fermé depuis plus d'un mois et demi du côté libyen.

Un correspondant de l'AFP à Ben Guerdane, ville tunisienne située à une trentaine de kilomètres de Ras Jedir, a confirmé la réouverture du point de passage, mais ajouté qu'elle avait aussitôt été perturbée par des manifestants.

Plus de 200 protestataires ont bloqué des routes, en incendiant des pneus et en bloquant les voyageurs libyens.

Selon la même source, ils exigent que les autorités libyennes négocient avec eux les conditions de la réouverture de Ras Jedir, et non pas avec le gouvernement tunisien.

Dans un bref communiqué, le ministère libyen de l'Intérieur a de son côté indiqué que la réouverture de Ras Jedir avait été décidée "pour faciliter (le trafic) des voyageurs (...) libyens et tunisiens", sans autres détails.

Cette décision intervient quelques heures après la fermeture du seul aéroport en service à Tripoli en raison de violences.

Lire aussi : Troubles nocturnes dans le sud frontalier de la Tunisie et de la Libye

Dans le but de limiter la contrebande de marchandises -notamment du carburant-, Tripoli avait interdit le passage de marchandises vers la Tunisie avant de fermer le poste-frontalier il y a un mois et demi pour protester contre l'agression de voyageurs libyens, selon un responsable local libyen.

Cette décision a provoqué des manifestations émaillées d'incidents à Ben Guerdane, où une partie de la population vit essentiellement du trafic transfrontalier, y compris de contrebande.

Ces dernières années, la région a connu des tensions à maintes reprises en raison de la fermeture de Ras Jedir côté libyen.

Les autorités tunisiennes font valoir à chaque fois la difficulté à négocier avec les parties libyennes en raison du chaos politique prévalant dans ce pays.

Avec AFP