L’opposant tchadien Badé Ladé fait un revirement et bat campagne pour Idriss Deby

Le général Baba Ladé, ex-opposant armé passé à l'opposition démocratique à N’Djamena, au Tchad, le 7 avril 2021.

Volte-face de l’ancien rebelle passé à l’opposition, le général Bala Ladé, dont la candidature à la présidentielle du 11 avril a été invalidée par la Cour suprême.

En exil pour ses ennuis avec le régime de N’Djamena, l’opposant Baba Ladé rallie son adversaire d’hier, le président candidat Idriss Deby Itno avec arme et baluchon pour soutenir sa candidature. Un retour sans coup férir alors qu’au lendemain de sa disqualification pour être candidat à la présidentielle du 11 avril par la Cour suprême, Baba Ladé avait soutenu les actions citoyennes des forces vives pour exiger le dialogue inclusif avant la tenue de cette élection.

"Les Tchadiens ont trop souffert et nous voulons que ce pays retrouve l’unité de son peuple et l’unité ne se fera pas dans l’opposition", a déclaré Badé Ladé.

A quelques jours de cette élection, de nombreux observateurs s’interrogent sur ce revirement. En plus de l’appel au boycott lancé par les forces vives, les cartes électorales semblent connaitre certaines irrégularités. On parle d’électeurs avec plusieurs cartes et aussi de cartes avec des erreurs ou des omissions de noms de leurs détenteurs.

Les doubles des cartes imprimées par la Céni, à N’Djamena, au Tchad, le 7 avril 2021.

"J’ai retiré ma carte, mais mon nom n’y figure pas. Il y a seulement le nom de mon père et de ma mère. Il n'y a pas mon nom donc je ne vais pas voter", a indiqué un électeur

Un autre dit qu’il se retrouve avec trois exemplaires de sa carte. "Ils m’ont remis deux et ils ont dit que la troisième carte est un emballage perdu donc, ils vont ramener à la Céni", renseigne-t-il.

Au 6e arrondissement, une électrice venue pour retirer sa carte a eu une vive altercation avec un agent distributeur alors que cet agent distributeur lui-même n'avait pas eu les cartes à distribuer aux électeurs.

Dividi Boubar (à g.) et Natoïallah Ringar brandissent les doubles des cartes d'électeurs, à N’Djamena, au Tchad, le 7 avril 2021.

Alors que dans le 7e arrondissement, la plus grande commune de la capitale qui abritera à elle seule plus de 200 bureaux de vote, beaucoup d’électeurs ont une dizaine de cartes chacun.

Contacté par VOA Afrique, le service de communication de la Céni parle d’un problème technique au niveau de l’imprimeur qui est en train d’être réglé. Une situation que dénonce Natoïallah Ringar, porte-parole du Mouvement de 12 revendications.

"C’est la preuve de fraude massive pour le premier KO qui se prépare. Nous sommes en train de nous organiser pour exposer ces cartes publiquement et révéler encore tant d'autres choses obscures. Nous avons en quantité ces fausses cartes", a t-il prévenu.