L'opposant marocain Mohamed Ziane en grève de la faim

M. Ziane est poursuivi depuis le 10 janvier pour "dilapidation de deniers publics", dans une nouvelle affaire de "détournement" de subventions publiques reçues par le parti qu'il présidait lors des élections de 2015, ce qu'il dément. (Photo FADEL SENNA / AFP)

L'opposant marocain et ancien ministre emprisonné Mohamed Ziane, 81 ans, a entamé une grève de la faim pour réclamer sa libération, a indiqué vendredi à l'AFP son fils, qui est également son avocat.

Ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane avait été condamné en 2022 à trois ans de prison ferme, après une plainte du ministère de l'Intérieur pour onze chefs d'accusation, dont "outrage à des fonctionnaires publics et à la justice", "injure contre un corps constitué", "diffamation", "adultère" ou "harcèlement sexuel".

"Il poursuit sa grève de la faim, qu'il a entamée jeudi", a déclaré Ali Reda Ziane à l'AFP, à l'issue d'une visite auprès de son père. "J'ai essayé de le convaincre de l'arrêter mais il n'a pas l'intention de revenir sur sa décision. Il ne reconnaît pas ce qu'on lui reproche et estime qu'il n'a pas été jugé équitablement", a-t-il ajouté. "Il demande sa libération, l'arrêt des poursuites contre lui et sa réhabilitation".

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La prison d'Al Arjat, près de Rabat, a indiqué dans un communiqué jeudi que le détenu "M. Z." avait "jeté" le plateau de son petit-déjeuner "à l'extérieur de la cellule", qualifiant ce comportement d'"irresponsable". Une source de la prison a toutefois indiqué à l'AFP que M. Ziane avait arrêté sa grève de la faim vendredi matin.

D'après son fils et avocat, M. Ziane est poursuivi depuis le 10 janvier pour "dilapidation de deniers publics", dans une nouvelle affaire de "détournement" de subventions publiques reçues par le parti qu'il présidait lors des élections de 2015, ce qu'il dément.

Mohamed Ziane a été ministre des Droits de l'Homme entre 1995 et 1996. Fondateur du Parti marocain libéral (PML), ce grand commis de l'Etat s'est fait connaître ces dernières années par des déclarations critiques à l'encontre du pouvoir, en particulier des services de renseignement marocains. Il affirme avoir été jugé "à cause de ses opinions".