L'armée nigériane affirme avoir retrouvé une lycéenne de Chibok enlevée par Boko Haram

Des femmes pleurent les lycéennes de Chibok que Boko Haram a enlevées, à Abuja, Nigeria, 15 novembre 2017.

"Nos troupes déployées à Pulka (dans l'Etat du Borno, épicentre des violences), ont sauvé l'une des filles de Chibok, kidnappée par les terroristes de Boko Haram", a annoncé le colonel Onyema Nwachukwu, porte-parole de l'armée nigériane.

L'armée nigériane a annoncé jeudi avoir retrouvé l'une des 219 lycéennes de Chibok enlevées par Boko Haram en 2014, alors que le groupe jihadiste multiplie les attaques ces dernières semaines dans le nord-est du Nigeria.

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"Pour l'instant, les recherches préliminaires révèlent que la jeune fille, identifiée comme Salomi Pugo (ou Pogu), fait partie de la liste des 86 lycéennes enlevées (et non retrouvées)", a ajouté dans un communiqué le colonel Nwachukwu, qui ajoute qu'elle était accompagnée d'une adolescente de 14 ans avec un enfant.

"Il est vrai qu'une lycéenne de Chibok a été retrouvée aujourd'hui près de Pulka", a confirmé une source sécuritaire à l'AFP. "Elle s'est enfuie d'un camp de Boko Haram situé dans la forêt de Sambisa voisine."

Près de quatre ans après leur enlèvement, qui avait suscité une émotion mondiale, 107 jeunes filles ont été retrouvées ou échangées contre des prisonniers aux termes de négociations avec le groupe.

Il est impossible d'effectuer un comptage précis du nombre d'entre elles toujours aux mains du groupe, étant donné que certaines sont supposées avoir été tuées ou être mortes en captivité.

Boko Haram, qui utilise les enlèvements de masse comme forme de recrutement, a enlevé des dizaines de milliers de personnes, que l'armée nigériane libère au fur et à mesure de la reprise de territoires auparavant occupés par les islamistes.

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Cette annonce survient alors que l'armée nigériane doit faire face à une intensification des raids, des attaques et des attentats.

Mercredi, un kamikaze s'est fait exploser dans une mosquée à Gamburo, à la frontière du Cameroun, faisant au moins 14 morts, et une trentaine de jeunes hommes ont disparu dans la même ville, laissant penser qu'ils ont été kidnappés.

Le week-end de Noël a été particulièrement agité: des insurgés ont mené une lourde tentative d'incursion à Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, et un poste militaire a été attaqué dans l'Etat de Yobe (à la frontière du Niger), faisant au moins cinq morts. Trente soldats sont toujours portés disparus.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a affirmé dans son discours de Nouvel An que le Nigeria "en a fini avec Boko Haram".

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Il y a deux ans, il avait affirmé que Boko Haram était "techniquement défait".

L'insurrection, qui ravage le nord-est du Nigeria, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009 et la région fait face à une très grave crise alimentaire et humanitaire.

Avec AFP