Haut niveau de violences touchant les enfants en 2016, selon l'ONU

Un artiste yéménite et sa contribution à la campagne contre le recrutement d'enfants soldats par les milices tribales, Sana'a, le 10 avril 2014.

Un "haut niveau" d'exactions touchant des enfants a été constaté en 2016 dans plusieurs pays, selon un projet de rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui incrimine au Yemen la Coalition dirigée par l'Arabie saoudite.

Dans ce document annuel sur les enfants et les conflits armés, qu'a pu consulter l'AFP, sont listés des pays et des organisations accusés notamment de recruter et d'utiliser des enfants, d'en tuer, d'en mutiler, d'en enlever ou de commettre des abus sexuels à leur encontre.

"Je suis particulièrement préoccupé par le nombre élevé et la gravité des violations dont ont été victimes des enfants en 2016, qui incluent des niveaux alarmants de meurtres et de mutilations, de recrutement et d'utilisation, ainsi que d'interdictions à un accès humanitaire", souligne le patron de l'ONU dans ce projet de texte. "J'appelle toutes les parties à un conflit, le Conseil de sécurité et les Etats membres à prendre toute mesure possible pour empêcher la réalisation de telles violations", ajoute-t-il.

En 2016, il y a eu au moins 4.000 cas de violations vérifiées du fait de forces gouvernementales et plus de 11.500 par des groupes armés non étatiques, est-il écrit.

Parmi les pays visés par le projet de document, dont la publication est attendue dans les semaines à venir, figurent notamment la Somalie et la Syrie, deux pays où le recrutement et l'utilisation d'enfants ont plus que doublé par rapport à 2015.

Au Yemen, 50% des victimes enfants sont le fait de la Coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite, indique le document. Si cette Coalition a pris des mesures en 2016 pour limiter les conséquences du conflit à leur égard, "de graves violations contre les enfants ont continué à un haut niveau inacceptable", est-il écrit dans le document destiné au Conseil de sécurité de l'ONU.

Selon le magazine Foreign Policy, la Coalition arabe intervenant au Yemen pourrait être mise en annexe du rapport de l'ONU sur une liste noire d'Etats et d'organisations violant les droits des enfants. Dans un communiqué, l'Arabie saoudite a rétorqué que la Coalition pour Restaurer la Légitimité au Yemen "respectait pleinement" ses obligations en matière de droit international et droit humanitaire.

Le document note par ailleurs quelques points positifs pour 2016: le dialogue avec les parties prenantes à un conflit comme la campagne de l'ONU "Enfants, pas soldats" produit des effets pour faire baisser le nombre d'abus commis à leur égard.

Avec AFP