Guinée équatoriale : le procès Gbagbo n'est évoqué nulle part à la radio-télévision nationale

Laurent Gbagbo.

Selon un chef de service du média public, la diffusion du procès de Laurent Gbagbo est interdite à cause des liens d'amitiés de l'ex-président ivoirien et du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.

Le procès de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo pour "crimes contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI) n'est pas du tout évoqué par la radio-télévision nationale de Guinée Équatoriale, a constaté l'AFP.

"Nous avons interdiction de diffuser le procès de Laurent Gbagbo en raison de ses liens d'amitié avec notre président", Teodoro Obiang Nguema, a affirmé à l'AFP un chef de service du media public. La RTNGE est suivie par environ 85% de la population car elle diffuse en espagnol.

Déjà, la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, qui s'était conclue par l'arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011 avait été ignorée par les autorités qui avaient avancé le principe de "non-ingérence dans les affaires intérieures d'un autre pays".

Au moment du transfèrement la même année de Gbagbo à La Haye, siège de la CPI, le président Teodoro Obiang Nguema avait appelé les Africains à boycotter la CPI.

Les dirigeants africains, qui participaient ce week-end au sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, ont d'ailleurs soutenu une initiative kényane visant à un retrait commun de la CPI, qui à leurs yeux "s'acharne" sur l'Afrique.

Doyen par la longévité au pouvoir des chefs d'Etat africains, Teodoro Obiang Nguema dirige l'ancienne colonie espagnole d'une main de fer depuis un coup d'État en 1979 qui avait renversé son oncle, Macias Nguema.

Il s'est déclaré prêt à se porter de nouveau candidat à la présidentielle prévue cette année, à une date qui n'a pas encore été annoncée.

Son régime est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa violente répression à l'encontre des opposants politiques, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l'ampleur de la corruption dans le pays pétrolier.

AFP