Une étudiante égyptienne poignardée par un camarade

Mohamed Adel (au centre) lors de son procès pour le meurtre de Nayera Achraf, fin juin.

Le parquet égyptien a annoncé tôt mercredi avoir placé en détention un étudiant pour le meurtre d'une camarade ayant refusé ses avances, deux mois après qu'un assassinat similaire avait provoqué l'indignation dans le pays.

Il y a deux semaines, un tribunal demandait à diffuser en direct l'exécution du meurtrier de Nayera Achraf, une étudiante poignardée à mort devant son université en juin pour "dissuader le plus grand nombre".

Mardi pourtant, un Égyptien de 22 ans a "poignardé à plusieurs reprises avec un couteau la victime, Salma", à quelques pas du palais de justice de Zagazig, rapporte le parquet. Elle aussi âgée de 22 ans selon la presse locale, la victime étudiait le journalisme dans cette ville à 60 km au nord du Caire.

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Le meurtrier présumé risque désormais la peine de mort dans le pays qui distribue le plus de peines capitales au monde pour avoir tué celle que de nombreux Égyptiens appellent désormais "la nouvelle Nayera Achraf" sur les réseaux sociaux, où l'affaire fait débat.

Pour beaucoup d'internautes, "Salma a été assassinée simplement parce qu'elle est née femme dans une société misogyne". Mais dans le pays conservateur, de nombreux autres blâment la jeune fille qui "n'aurait pas dû être amie avec un homme". "Tant qu'il y aura des sympathisants qui donnent des excuses aux auteurs de ces crimes, ils continueront", conclut une autre internaute.

Les Égyptiennes se disent régulièrement exposées à la violence et lésées par la loi, dans un pays où l'islam rigoriste n'a cessé de gagner du terrain depuis les années 1970. Selon les autorités, près de huit millions de femmes avaient subi des violences en 2015 de la part d'un époux, d'un proche ou d'un étranger dans l'espace public.