Ebola atteint le cap des 200 cas et 125 morts dans l'est de la RDC

Des agents de santé congolais nettoient leurs bottes dans le village de Mangina, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, le 18 août 2018.

L'épidémie d'Ebola qui sévit dans l'est de la République démocratique du Congo a atteint le cap des 200 cas, dont 125 morts. L'OMS s'inquiète de la persistance de l'insécurité dans la région.

"Nous avons atteint le cap des 200 cas d'Ebola (...) parmi lesquels 165 sont confirmés et 35 probables. Sur ces 200 cas, 125 sont morts", a déclaré un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, Tarik Jasarevic, dans un point de presse à Genève.

Vingt membres du personnel de santé ont contracté le virus jusqu'à présent.

Cette dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais depuis l'apparition du virus en 1976 a été déclarée le 1er août à Mangina dans la province du Nord-Kivu.

Depuis, l'OMS a constaté "une augmentation du nombre de cas ces dernières semaines, surtout dans la ville de Beni", devenue "l'épicentre de l'épidémie", a expliqué M. Jasarevic.

"C'est là que nous devons concentrer tous nos efforts", a-t-il affirmé.

Mais la riposte est compliquée par la situation sécuritaire au nord de Beni, fief du groupe armé ADF (Allied democratic forces) qui massacre des civils.

A Beni, "il y a des violences entre le gouvernement et les groupes rebelles qui ne visent pas directement les personnes qui répondent à l'épidémie d'Ebola mais qui empêchent les équipes de fonctionner à 100%", a relevé le porte-parole de l'OMS.

L'augmentation des cas peut aussi signifier que les communautés informent davantage qu'auparavant lorsque l'un de leurs proches tombe malade, selon M. Jasarevic.

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Malgré tout, a-t-il déploré, certains continuent d'aller voir "des guérisseurs traditionnels dans ces cliniques où il y a un mélange de médecine traditionnelle et moderne".

Fin septembre, le directeur général adjoint de l'OMS chargé des réponses d'urgence, Peter Salama, avait signalé que certains malades refusent d'être soignés dans les unités de traitement et s'enfuient dans les forêts.

Nouveau signe de résistance à la lutte contre l'épidémie, deux volontaires de la Croix-Rouge ont été "grièvement blessés" dans une agression survenue à l'enterrement d'un cas suspect, ont annoncé les autorités début octobre.

Les autorités ont annoncé depuis des mesures contre "les agressions" des personnels de santé, avec la possibilité pour les "équipes de riposte" de "faire appel aux forces de l'ordre pendant les prélèvements et les enterrements dignes et sécurisés".

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Interrogé à ce sujet, M. Jasarevic a expliqué que l'OMS avait eu recours à des "escortes armées" de la Monusco lorsque c'était "absolument nécessaire". Mais "nous préférons vraiment nous engager auprès des communautés" grâce à l'aide de personnes issues de la société civile.

Le secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Elhadj As Sy, est catégorique: "Il est très clair pour la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge que nous n'utilisons jamais la protection militaire ou de groupes armés pour faire notre travail".

"Cela n'arrive donc jamais, et cela ne fait pas partie de notre modus operandi", a-t-il dit à l'AFP.

Avec AFP