Difficile de soigner les infections pulmonaires du 3ème âge, disent les experts

L'ancien président sud-africain Nelson Mandela avait été admis à l'hôpital le 8 juin avec une infection pulmonaire et en dépit de tous les efforts de ses médecins, son état est rapidement devenu critique. Selon les experts médicaux, les infections pulmonaires récurrentes sont un problème grave chez les patients âgés et soulèvent de nombreuses questions aussi bien pour les médecins que les familles.

Les Sud-Africains, tous comme les admirateurs de l’ex-militant anti-apartheid, n’ont pas caché leur émotion et certains ont du mal à comprendre que toute la science moderne n’ait pas pu sauver le Prix Nobel de la Paix 1993.
« C'est très émouvant, et je pense à mes enfants. Il est très important pour eux de savoir quel homme étonnant Madiba a été et reste pour nous tous », a déclaré une habitante de Johannesburg.

Mais certains Sud-Africains pensaient également qu’il était temps de « laisser partir » leur cher « Madiba ».

M. Mandela a eu plusieurs infections pulmonaires durant ses 27 ans de prison sous l'apartheid. Les autres infections dont il a souffert ces dernières années sont communément appelées « pneumonie », si elles sont causées par un virus ou une bactérie.

Ce qui a aggravé son état, c'est que ces infections répétées peuvent affaiblir les poumons d'un patient âgé.

« Ces bactéries sont souvent beaucoup plus agressives. Souvent, elles sont plus résistantes aux antibiotiques, car, au fil des ans, les personnes âgées auront été davantage exposées à ces médicaments, et auront de ce fait sélectionné les souches les plus résistantes et les plus fortes », a expliqué le Dr Bohdan Pichurko, de la Cleveland Clinic dans l’Ohio.

Les traitements qui donnent les meilleurs résultats chez les jeunes ne sont pas toujours propices aux personnes âgées, ajoute le médecin.

« Une maladie comme la pneumonie est stressante pour les autres organes. Nous nous inquiétons de ce que le diabète puisse empirer, ou alors les fonctions rénales, ou le foie. La condition de nombre de ces organes peut se détériorer lorsque nous faisons de notre mieux pour lutter contre une infection respiratoire », explique le Dr Pichurko.

Si certaines personnes faisaient valoir que M. Mandela devait être autorisé à mourir, le Dr Pichurko explique que la décision de mettre fin à un traitement n'est jamais facile.

« La meilleure décision est prise en partenariat avec le patient et le médecin. Il vient un moment où le médecin est moralement obligé d’indiquer si un traitement médical peut être futile » poursuit l’expert. M. Mandela avait passé tout l'été dans un hôpital de Pretoria après avoir été admis en juin pour son infection pulmonaire récurrente.