D'ex-Casques bleus tchadiens dénoncent le non-paiement de leur salaire

Des Casques de la Mission des Nations unies au Mali, à Bamako, 1er juillet 2013.

Des Casques bleus tchadiens ayant servi au Mali ont dénoncé cette semaine le non-paiement de leur salaire et de leurs primes auprès de leur gouvernement et des Nations unies, a-t-on appris vendredi auprès d'un de leurs délégués.

Leurs délégués ont annoncé mercredi une opération "Brûler le béret bleu de l'ONU", au nom des deux contingents de quelque 1.275 hommes chacun ayant servi au sein de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) entre 2014 et 2016, a indiqué à l'AFP un des délégués, le capitaine Maxime Altora.

"Nous n'avons perçu ni notre salaire mensuel (1.037 dollars) ni prime de risque, ni prime de chaleur", a poursuivi M. Altora. "C'est le même sort qui attend le troisième contingent tchadien actuellement sur le terrain".

Avec 1.390 hommes, le contingent tchadien est le troisième plus importants de la Minusma (14.000 au total) après le Bangladesh et le Burkina Faso. Le chef de la Minusma est par ailleurs tchadien, l'ancien ministre des Affaires étrangères Mahamat Saleh Annadif.

"Nous voulons que nos voix soient entendues par le gouvernement tchadien et par l'ONU", a indiqué Maxime Altora. Le ministère tchadien de la Défense n'a pas répondu aux questions d'un correspondant de l'AFP.

"Normalement, les Nations unies paient les pays contributeurs, qui gèrent les paiements avec les soldats qu'ils ont déployés", a indiqué à l'AFP la porte-parole de la Minusma, Radhia Achour, précisant: "Nous vérifions l'état de nos paiements au Tchad".

Les protestataires exigent également "la libération de nos quatre collègues arrêtés il y a trois mois alors qu'ils étaient en réunion devant la direction générale de l'intendance militaire".

Ils rappellent les pertes en vie humaines et les difficultés de leur mission dans le nord du Mali, à Kidal notamment, où trois Casques bleus ont été tués vendredi matin dans une attaque, sans que l'on ne connaisse encore leur nationalité.

Des soldats tchadiens avaient déjà abandonné leurs positions en signe de protestations en septembre 2013 et en novembre 2014.

Victime d'une sévère crise économique, le Tchad est un partenaire stratégique de l'Occident dans les opérations militaires anti-jihadistes au Mali et dans la bande sahélo-saharienne, de l'opération Barkhane dont le siège est à N'Djamena ou dans le G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie).

Avec AFP