Cuba libère quatre dissidents en "cadeau à Obama"

A quelques jours de la visite historique de Barack Obama à Cuba, La Havane a libéré et autorisé le départ aux Etats-Unis de quatre dissidents incarcérés, en "cadeau" au président américain.

Les dissidents Niorvis Rivera, Aracelio Riviaux, Vladimir Morera et Jorge Ramirez "sont sortis de leurs cellules mardi et ont été transférés dans la prison +Combinado del Este+ (à La Havane) où ont été effectuées les démarches migratoires, et ils sont partis le jour même aux Etats-Unis", a déclaré à l'AFP l'opposant José Daniel Ferrer.

Ce dernier, qui dirige l'Union patriotique de Cuba (Unpacu) et figure au nombre des dissidents cubains ayant été invités à rencontrer Barack Obama mardi prochain en marge de la visite officielle du président américain, a précisé que ces libérations, réalisées avec la médiation de l'Eglise, constituaient un "cadeau à Obama".

Ces quatre détenus faisaient partie du groupe de 53 dissidents qui avaient été libérés fin 2014-début 2015 à la demande de Washington, peu après l'annonce historique du rapprochement avec La Havane. Il avaient été de nouveau incarcérés au cours des mois suivants pour des actions illégales.

Selon M. Ferrer, un autre dissident en liberté, Yohannes Arce, attendait également jeudi de quitter Cuba pour les Etats-Unis.

Le fils de M. Morera, Vladier, a expliqué à l'AFP que son père "ne savait absolument pas, jusqu'à la dernière minute, qu'il allait être libéré ni qu'il allait voyager".

"Mais maintenant il est là-bas, il est content, et il nous a dit que notre famille serait très bientôt réunie là-bas", a-t-il ajouté.

Interdite par les autorités, privée d'accès aux médias et quasi inconnue sur l'île, la dissidence est considérée par les autorités comme un groupement de "mercenaires" au service d'intérêts étrangers.

La Commission cubaine des droits de l'homme (CCDH, illégale mais tolérée) dénombre aujourd'hui une soixantaine de détenus pour des raisons politiques à Cuba, un chiffre contesté par les autorités qui n'en recensent officiellement aucun.

Avec AFP