Les coupures de courant menacent la production alimentaire sud-africaine

Des dizaines de milliers de poulets étouffés à cause d'une ventilation coupée, du lait tourné dans des chambres froides répétitivement à l'arrêt: la crise de l'électricité en Afrique du Sud menace la production de nourriture.

Des dizaines de milliers de poulets étouffés à cause d'une ventilation coupée, du lait tourné dans des chambres froides répétitivement à l'arrêt: la crise de l'électricité en Afrique du Sud menace la production de nourriture, alerte la filière agricole.

Les coupures d'électricité récurrentes qui plombent la première puissance économique africaine entravent la production de certains produits, entraînant un manque d'approvisionnement notamment en viande de poulet, qui pourrait aboutir à une hausse des prix, a alerté lundi le principal syndicat agricole AgriSA, interrogé par l'AFP.

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"L'accès à la nourriture va devenir un problème, en particulier pour les ménages modestes et surtout pour le poulet, une des sources de protéines les plus abordables", a mis en garde Kulani Siweya, économiste pour AgriSA. L'Afrique du Sud est en proie à des coupures d'électricité qui se sont aggravées depuis l'année dernière et pouvant aller jusqu'à plus de 11 heures par jour.

L'entreprise publique Eskom, gravement endettée après des années de corruption et qui peine avec des centrales vieillissantes régulièrement en panne, est incapable de produire suffisamment de courant pour la population de 60 millions.

Pour pallier le manque, la compagnie programme des délestages, qui ont atteint des durées records ces derniers mois, provoquant la colère dans le pays et coûtant des centaines de millions de dollars aux entreprises.

La semaine dernière, au moins 40.000 poulets sont morts dans une exploitation à plus de 200 km à l'ouest de Johannesburg: "Ce n'était pas beau à voir", a déploré auprès de l'AFP l'éleveur, Herman Du Preez.

Les volailles, en élevage intensif sous d'immenses hangars, ont selon lui succombé au manque d'air à cause d'un système de ventilation à l'arrêt forcé à cause des perturbations en fourniture d'électricité.

Dans sa ferme, l'agriculteur enrage, expliquant vouloir simplement travailler pour "nourrir le pays, fournir des emplois, mais il est impossible de faire fonctionner une ferme au diesel". Contre les coupures, les Sud-Africains qui en ont les moyens achètent des générateurs au diesel pour alimenter leur foyer.

"L'industrie laitière a également des difficultés et les délestages nuisent au stockage frigorifique", a ajouté M. Siweya. Production, conservation et jusqu'à la restauration, toute la chaîne est touchée: le géant du fast-food spécialisé dans le poulet frit, KFC, a annoncé le mois dernier fermer temporairement 70 restaurants dans le pays.

"Les délestages ont entraîné des perturbations dans près de 7% de nos restaurants", a précisé la chaîne dans un communiqué. Le président Cyril Ramaphosa dans sa lettre hebdomadaire à la nation a évoqué lundi une crise de l'électricité qui fait "des ravages" mais "ne pourra pas être résolue en une nuit".