N'DJAMENA (Reuters) - Les troupes tchadiennes ont affronté les islamistes du groupe Boko Haram mardi dans Gambaru pour tenter de desserrer l'étau des insurgés islamistes sur cette ville du nord-est du Nigeria, à la frontière avec le Cameroun, a-t-on déclaré de source militaire tchadienne.
Le Tchad a déployé 2.500 hommes dans le cadre des efforts menés par les pays de la région pour lutter contre Boko Haram, qui cherche à créer un émirat islamique dans le nord du Nigeria et lance aussi des incursions dans l'extrême nord du Cameroun. L'Union africaine a autorisé la mise sur pied d'une force de 7.500 hommes du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin pour combattre Boko Haram.
Les combats dans Gambaru, au sud du lac Tchad, ont éclaté après que des centaines de soldats tchadiens s'étaient massés dans le secteur de la ville nigérienne de Diffa, non loin de la frontière nigériane, a-t-on indiqué de source militaire au Niger. "Nos troupes sont entrées au Nigeria ce matin. Les combats se poursuivent", a dit à Reuters une des sources au sein de l'armée tchadienne.
Cette attaque fait suite à plusieurs journées d'intenses affrontements entre forces tchadiennes et islamistes de Boko Haram dans l'extrême nord du Cameroun. La route menant de Gambaru à Fotokol au Cameroun est l'une des voies d'approvisionnement principales de Boko Haram. Cette voie est coupée par intermittence depuis que le Cameroun a déployé des forces spéciales dans la région à la mi-2014, ce qui a entraîné de violents heurts dans le secteur.
Le gouvernement nigérian a déclaré lundi que Gambaru, tout comme d'autres villes de la région comme Mafa, Mallam Fatori, Abadam et Marte, avaient été libérées. Le ministère de la Défense, par la voie de son porte-parole Chris Olukolade, a assuré que l'initiative de l'offensive en cours incombait aux forces nigérianes. "Les Tchadiens oeuvrent conformément au plan général d'offensive contre les terroristes, comme convenu", a dit le général Olukolade.
On déclarait par ailleurs de source officielle à Paris que l'armée de l'air française effectuait des vols de reconnaissance au-dessus des pays voisins du Nigeria pour aider ce pays à lutter contre l'organisation islamiste Boko Haram