Climat : le président polonais refuse de ratifier le prolongement du Protocole de Kyoto

Le président de la Pologne Andrzej Duda a Krakow, en Pologne, le 25 octobre 2015

Andrzej Duda a opposé son véto à l'amendement prolongeant jusqu'en 2020 le protocole de Kyoto, destiné à lutter contre les gaz à effet de serre.

Le chef de l'Etat a refusé la ratification de l'accord international de Doha, qui "imposait à la Pologne des engagements légaux concernant les émissions de gaz à effet de serre", a indiqué la présidence dans un communiqué.

Selon M. Duda, cet accord "influe sur le fonctionnement de l'économie et génère des coûts sociaux", si bien que son acceptation aurait dû être précédée d'une analyse détaillée, ce qui n'a pas été cas lors de travaux parlementaires, puisque "ses effets ont pas été suffisamment bien explicités".

Le protocole de Kyoto, adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, contraignait les pays développés à une baisse moyenne de 5% de leurs émissions durant la période 2008-2012, par rapport à 1990.

Son fonctionnement a été prolongé par l'accord de Doha, qui engage l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2020. La Pologne, bénéficiaire de larges quotas de CO2 du fait de son statut de pays en développement, pouvait ainsi revendre ses "droits à polluer".

La situation économique de ce pays de 38 millions d'habitants, membre de l'UE depuis 2004, s'est nettement améliorée ces dernières années, mais la Pologne continue de produire 90% de son énergie électrique à partir du charbon, sa richesse nationale à laquelle elle n'est pas prête de renoncer, malgré ses effets polluants.

Les négociateurs de 195 pays ont approuvé vendredi à Bonn un texte de négociation pour la conférence sur le climat de Paris, qui doit déboucher sur un accord mondial ambitieux pour contenir le réchauffement climatique.

Le coup d'envoi de la COP21 sera donné par les chefs d'Etat le 30 novembre, puis les délégations reprendront les négociations pendant plusieurs jours.

Avec AFP