Burkina Faso : paix sociale, économie et sécurité, priorités du Premier ministre Tiao

Des commerces saccagés à Ouagadougou durant la récente mutinerie au sein de la garde présidentielle

« Notre première mission, c’est de travailler à ramener la paix sociale, qui a été donc rompue depuis deux mois avec un certain nombre d’évènements malheureux qui sont intervenus dans le pays », a déclaré M. Tiao.

Le nouveau Premier ministre burkinabè, Luc-Adolphe Tiao, évalue la tâche qui l’attend. Dans une interview accordée, jeudi, à la VOA, il a parlé de ses priorités. Le président Blaise Compaoré lui a fait appel pour remplacer Tertius Zongo, limogé à la suite de mouvements de contestation dans tout le pays. De l’avis des observateurs, Tiao, un journaliste, précédemment ambassadeur du Burkina en France, a du pain sur la planche.

Des gendarmes à Ouagadougou

« Notre première mission, c’est de travailler à ramener la paix sociale, qui a été donc rompue depuis deux mois avec un certain nombre d’évènements malheureux qui sont intervenus dans le pays », a déclaré M. Tiao. Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre burkinabè se propose de s’attaquer « aux problèmes vraiment quotidiens des Burkinabè » pour, diti-il, « alléger la souffrance » de ses compatriotes.

Relance économique

Luc-Adolphe Tia entend « travailler pour relancer rapidement l’économie. » Evoquant le problème de certains commerçants de Ouagadougou dont les boutiques ont été saccagées et pillées durant les récents incidents, le Premier ministre burkinabè s’est engagé à chercher les moyens « de les aider afin qu’ils puissent repartir vraiment dans leurs affaires. »

Abordant la question de la sécurité, le Premier ministre Tiao a évoqué l’inquiétude des Burkinabè suite aux différentes mutineries que le pays a connues ces derniers mois. Sur ce front, Luc-Adolphe Tiao entend œuvrer « pour que les Burkinabè puissent vraiment dormir en paix, sans avoir encore le souci qu’il y aura des tirs de gauche à droite. »

Le coton, principal source de revenus du pays

Le Premier ministre burkinabé pense avoir la confiance du président Compaoré. « Il va me donner des orientations et je pense que j’aurai, sans doute, toute la latitude pour apporter ma contribution à la résolution de la crise que nous connaissons depuis deux mois environ », a déclaré Luc-Adolphe Tiao.

Le président Blaise Compaoré est confronté depuis février à plusieurs mouvements de contestation, notamment des jeunes, des magistrats, des commerçants et des militaires.

La première dame du Burkina Faso, Chantal Compaoré, aidant à vacciner un enfant contre la méningite en décembre 2010

Une mutinerie sans précédent au sein de sa garde présidentielle s'est étendue à d'autres garnisons du pays. Il s'agit de l'une des plus graves crises que son régime ait connues depuis son accession au pouvoir par un coup d'état en 1987. Tout cela dans un contexte de vie chère et dans un pays où plus de la moitié des 16 millions d'habitants vivent avec moins de 1 000 francs CFA par jour.