Au moins 14 morts dans l'explosion d'une voiture piégée à Mogadiscio

Des civils aident un blessé à Mogadiscio, Somalie, le 22 mars 2018.

Un attentat à la voiture piégée revendiqué par les islamistes somaliens shebab a fait au moins 14 morts jeudi devant un hôtel populaire de la capitale somalienne, Mogadiscio, ainsi qu'un certain nombre de blessés.

Des témoins interrogés par l'AFP ont décrit une explosion "énorme" à l'heure de pointe dans Maka Al Mukaram, une des artères les plus fréquentées de la capitale, juste en face d'un hôtel au dispositif sécuritaire important car fréquenté par de nombreux responsables du gouvernement.

"Il y a eu une forte explosion ici, et le nombre de victimes est pour l'instant de 14 tués et un certain nombre de blessés", a déclaré un porte-parole du gouvernement, Abdiazis Ali Ibrahim. "Le bilan pourrait être plus lourd".

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Le porte-parole n'a pas précisé ce qui avait provoqué l'explosion, mais des témoins, ainsi que les shebab, ont parlé d'une voiture piégée.

"L'explosion était vraiment énorme, un véhicule contenant des explosifs a explosé près d'un salon de thé en face de l'hôtel Weheliye et a fait au moins dix morts", a déclaré l'un de ces témoins, Abdulahi Moalim. "J'ai vu des gens emmenés en urgence à l'hôpital".

Un autre témoin, Mohammedur Abdirahman, a soutenu que la plupart des victimes étaient des conducteurs de tuk-tuks ainsi que des gens qui s'étaient arrêtés non loin de là pour boire un thé. Selon lui, "des bâtiments ont été endommagés".

Revendication des shebab

Les islamistes shebab, affiliés aux jihadistes d'Al-Qaïda et coutumiers de ce genre d'attaque, ont immédiatement revendiqué l'attentat, selon le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes.

Ils ont affirmé avoir tué "plus de 10 éléments parmi lesquels des responsables du gouvernement ainsi que des officiers de l'armée et des renseignements", ajoutant que "des dizaines de personnes ont été blessées".

Les shebab tentent depuis 2007 de renverser le fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les plus de 20.000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom), venus d'Ouganda, du Burundi, de Djibouti, du Kenya et d’Éthiopie.

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Chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.

Même s'ils ne l'ont pas revendiqué, ils sont tenus responsables de l'attentat au camion piégé du 14 octobre dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie, qui a fait au moins 512 morts.

Réunis début mars à Kampala, les dirigeants est-africains ont appelé l'ONU à revenir sur son projet de retirer les troupes de l'Amisom de Somalie d'ici à 2020. Selon eux, ce retrait exposerait les troupes somaliennes et permettrait aux shebab de regagner du terrain.

Car l'embryon d'armée nationale somalienne, mal équipée et désorganisée, n'a pour l'instant pas fait la preuve de sa capacité à assurer la paix, malgré l'entraînement qui lui est fourni par plusieurs pays étrangers.

Avec AFP