Attaques meurtrières en Côte d'Ivoire : trois suspects arrêtés au Liberia

Des soldats ivoiriens se déploient lors d'une manifestation à Abidjan, Ivory Coast, 18 novembre 2014.

​Les trois Ivoiriens sont soupçonnés d'avoir recruté des hommes au Liberia pour mener des attaques meurtrières en Côte d'Ivoire, selon une source de sécurité libérienne.

Ils ont été arrêtés dans un camp de réfugiés géré par l'ONU et qui abrite des Ivoiriens ayant fui une décennie de crise politico-militaire dans leur pays, a expliqué cette source sous couvert d'anonymat. Le camp de réfugiés se situe à une quinzaine de kilomètres de Zwedru, chef-lieu de la région de Grand Gedeh.

Selon la source, quatre personnes avaient initialement été arrêtées, mais l'une d'elle s'est échappée.

Les quatre suspects "tentaient de recruter des combattants pour aller en Côte d'Ivoire et y commettre des attaques", a-t-elle précisé.

Selon elle, les trois suspects ont été transférés mardi "à la prison centrale (de Zwedru) en attendant la fin de l'enquête et leur procès".

"Ce n'est pas la première fois qu'ils viennent dans le camp pour procéder à une telle activité. Nous suivions leurs mouvements depuis un certain temps maintenant", a ajouté la même source.

L'ouest de la Côte d'Ivoire, frontalier du Liberia, est une région instable en raison de tensions foncières et ethniques.

Cette zone est en proie à des attaques meurtrières depuis plusieurs années. La plus récente, le 2 décembre contre une position de l'armée ivoirienne, a fait six morts parmi les soldats et quatre parmi les assaillants, selon le gouvernement ivoirien.

Plusieurs sources, dont des experts de l'ONU, imputent en partie ces attaques à des mercenaires installés au Liberia, préparant pour certains leurs opérations à partir des camps de réfugiés ivoiriens dans le pays.

En 13 ans, quelque 220.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia, fuyant la guerre civile de 2002 dans leur pays puis les violences postélectorales de 2010-2011, impliquant partisans des deux rivaux au second tour de l'élection présidentielle - le sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara -, qui a fait 3.000 morts.

La plupart des réfugiés au Liberia sont rentrés d'eux-mêmes mais plusieurs milliers sont restés dans des camps le long de la frontière entre les deux pays.

En novembre 2014, le groupe d'experts de l'ONU sur le Liberia s'était dit préoccupé de voir les camps de réfugiés dans ce pays constituer des "lieux de prédilection pour le recrutement et la préparation d'attaques transfrontalières".

Avec AFP