Arrêt d'une campagne contre les violences conjugales au Chili mettant en scène un meurtrier

Manifestation contre la violence sexiste à Santiago, Chili, le 4 décembre 2019. (REUTERS/Pablo Sanhueza)

Le gouvernement chilien a retiré, face à un déluge de critiques, une campagne sur les réseaux sociaux montrant un homme condamné pour le meurtre de son épouse plaider de façon larmoyante contre les violences faites aux femmes.

"Ma chère petite fille, ma princesse. En ces jours d'enfermement tu me manques plus que jamais, et je suis très inquiet depuis que je sais que ton petit ami t'a agressée", dit le prisonnier dans cette vidéo.

"Mon âme pleure pour ce qui t'arrive. Peut-être suis-je puni par la vie pour ce que j'ai fait à ta grand-mère. Même si elle n'est plus parmi nous, il ne se passe aucune nuit sans que je ne lui demande pardon pour tout le mal que je lui ai fait", poursuit l'individu, qui conclut: "Il n'est jamais trop tard pour réfléchir et pour demander pardon pour les erreurs du passé".

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Cette campagne a soulevé un tollé, notamment parmi les organisations de défense des droits humains. "Les larmes d'un agresseur ne servent à rien pour en finir avec la violence contre les femmes", a dénoncé le Réseau chilien contre les violences faites aux femmes.

"Ne viens pas avec tes lettres, ne viens pas demander pardon ou la compassion parce qu'ici le coupable, celui qui a frappé, c'est toi", a protesté l'ONG Corporacion Matria.

Face aux critiques, la ministre chilienne de la Femme, Macarena Santelices, a présenté ses excuses et annoncé le retrait immédiat de la campagne. "Un agresseur ne pourra jamais se justifier", a-t-elle déclaré.

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