Après la Grèce, c'est l'Espagne qui inquiète

Des chômeurs en Espagne

Après la Grèce, c’est l’Espagne qui continue à préoccuper les instances financières européennes et internationales. Car Madrid pourrait bientôt avoir besoin d’un plan de sauvetage européen, une éventualité qui inquiétait les marchés financiers ce jeudi

Selon les chiffres publiés lundi par le bureau des statistiques de l'Union européenne, l’Eurostat, l’Espagne a un peu réduit son déficit budgétaire, qui est passé de 9,7% en 2010 à 9,4% en 2011. Cette faible réduction est principalement due à la recapitalisation par l'Etat de trois banques régionales, affirme Eurostat.

Le niveau de la dette espagnole est resté modéré à 69,3% du PIB en 2011 contre 61,5% en 2010.

Entre-temps sur le terrain, la crise perdure, le chômage se chiffrant aux alentours de 25%, ce qui empêche nombre d’Espagnols d’aller de l’avant. Du coté des entreprises, l’incapacité d’obtenir les prêts nécessaires aux investissements entrave l’activité économique.

Madrid s'oppose toujours à un plan de sauvetage européen qui ferait baisser les coûts des emprunts et aiderait à rétablir la croissance économique, au motif que les conditions des instances européennes lui lieraient les mains. Mais certains experts, dont Guntram Wolff de l’institut Bruegel à Bruxelles, avertissent que le gouvernement espagnol n’a plus guère le choix et ne devrait pas attendre trop longtemps.

« Ils ne devraient pas rater l'occasion d'agir au bon moment. Et le bon moment, c'est peut-être maintenant puisque l’Espagne est en position de force relative et vous peut définir exactement ce qu’elle entend faire » suggère M. Wolff.

Mais au plan politique, réclamer un plan de sauvetage reste délicat pour les dirigeants européens aussi bien qu’espagnols. Même si, de l’avis du professeur d’économie Federico Steinberg, ce n’est qu’une question de temps.

« Une zone euro sans l'Espagne ne survivra probablement pas. En fin de compte, ils vont réussir à trouver un moyen de sauver l'euro, ce qui nécessite sauver l'Espagne », dit le professeur Steinberg de l’Université autonome de Madrid.