Manchester United-Arsenal : Wenger, Mourinho, comme on se retrouve...

L'entraîneur-chef de Chelsea, José Mourinho, couché sur la pelouse, célèbre la victoire de son équipe à la finale de la Coupe de la Ligue anglaise à la fin du match entre Chelsea et Tottenham, au stade de Wembley à Londres, 1er mars 2015.

Ces deux-là se détestent : Arsène Wenger et José Mourinho se retrouvent pour le nouvel épisode d'une rivalité qui sent la poudre samedi (12h30 GMT), alors que l'Arsenal du Français, qui cartonne, rend visite au Manchester United du Portugais, qui plafonne.

Les étincelles volent parfois quand les deux se frottent. Il y a deux ans à Stamford Bridge, alors que "Mou" dirigeait encore Chelsea, les deux entraîneurs avaient eu un échange musclé avant d'être séparés par les arbitres.

Une haine alimentée en début de saison par la sortie d'une biographie du Portugais. Dans celle-ci, l'auteur assure que Mourinho aurait lancé en privé à l'hiver 2014 : "Un jour, je le verrai hors du terrain et je lui casserai la gueule".

Tout était parti du départ de l'Espagnol Juan Mata de Chelsea vers Manchester United. Un transfert peu apprécié du Français, qui estime alors que Mourinho "fausse" la Premier League. Une sortie qui déclenche l'ire du Portugais.

Au moment de la sortie de l'ouvrage, en septembre, Wenger avait refusé de commenter, expliquant être "plutôt constructif" et "jamais dans une logique destructrice".

Une posture à nouveau affichée jeudi en conférence de presse.

"Je peux comprendre que les gens veulent créer un peu de controverse, mais ce n'est pas ça qui va faire de l'audience", a estimé le manager d'Arsenal, avant de revenir sur son bilan contre le natif de Setubal.

- 'Spécialiste de l'échec' -

L'Alsacien n'a encore jamais battu son rival en Premier League et n'a connu qu'une fois la victoire contre lui, en 2015, dans le Community Shield contre Chelsea.

Sinon, ce sont six matches nuls et huit défaites. De quoi pousser Mourinho à qualifier Wenger de "spécialiste de l'échec".

"Nous n'avons pas toujours perdu, a tempéré Wenger jeudi. Nous les avons battus et il y a eu aussi beaucoup de matches nuls. Je crois que j'ai gagné contre tous les meilleurs entraîneurs du monde ces vingt dernières années. Et je ne fais pas de ce match une compétition entre deux entraîneurs."

Reste que pour le dernier volet du duel samedi, les positions ne sont pas les mêmes. Si Wenger et Arsenal collent à la tête du championnat avec seulement deux points de retard sur le leader Liverpool, les "Red Devils" de Mourinho enchaînent les contre-performances, même s'ils restent sur une victoire 3-1 contre le 19e, Swansea, leur seul succès depuis fin septembre. Au classement, ils sont seulement sixièmes, à huit longueurs de Liverpool, six des "Gunners".

Idem sur la scène continentale. Arsenal est déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions tandis que Manchester occupe actuellement la troisième place de son groupe... d'Europa League, derrière Fenerbahce et Rotterdam.

- Manchester 'zlatané' par les blessures -

Samedi, les Londoniens tenteront de confirmer la tendance malgré les blessures de l'impeccable arrière droit Hector Bellerin et de l'un de leurs maîtres à jouer Santi Cazorla.

Grosse ombre au tableau, l'incertitude qui pèse sur la participation d'Alexis Sanchez. Le Chilien, censé rentré vendredi en Angleterre, a joué et marqué deux fois contre l'Uruguay (3-1) mardi, malgré les avertissements de Wenger en raison du problème aux ischio-jambiers de l'attaquant.

Des pépins sans comparaison avec la débandade mancunienne. Mourinho pourrait devoir faire sans sept des habituels titulaires. Les défenseurs centraux Eric Bailly et Chris Smalling sont blessés, tout comme Zlatan Ibrahimovic en attaque.

Et le capitaine Wayne Rooney, qui a fait des vagues le week-end dernier en s'affichant ivre à un mariage pendant un rassemblement de l'équipe d'Angleterre, le milieu Marouane Fellaini, ainsi que les latéraux Antonio Valencia et Luke Shaw sont très incertains.

Selon Wenger, la menace ne venait de toute façon pas d'eux.

"L'homme qui nous a tués l'année dernière, c'est Marcus Rashford. Il nous a pris complètement par surprise", a rappelé le technicien français.

Cette année, les "Gunners" savent à quoi s'attendre.

Avec AFP