Radovan Karadzic absent à l’ouverture de son procès devant le TPI

A peine ouvert lundi, devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI), le procès de l’ancien leader serbe Radovan Karadzic a été ajourné. Inculpé de 11 chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité, Karadzic a suscité le courroux des juges et du procureur en refusant de comparaître.

Durant une audience qui a duré 20 minutes, le procureur Hildegard Uertz-Retzlaff a accusé l’ancien leader serbe de manipuler le Tribunal après avoir épuisé toutes les voies légales de proroger la préparation de son procès.

« Il a également dit, dès que je serai préparé, je serais heureux d’informer la chambre et le bureau du procureur quelques semaines à l’avance. En d’autres termes, le procès ne peut commencer que lorsque l’accusé le voudra », a s’est insurgée Mme Uertz-Retzlaff.

Le procureur du Tribunal pénal international pour l’ancienne Yougoslavie à dit aux juges qu’ils ont deux choix : soit commettre un avocat d’office pour défendre Karadzic ou alors laisser ce dernier poursuivre ses manœuvres dilatoires. Les juges ont, de leur côté, indiqué qu’ils siègeront mardi pour tenter de faire démarrer le procès et ont exhorté Radovan Karadzic à être présent.

Les conseillers juridiques de l’ancien leader serbe ont qu’il ne comparaîtra pas tant qu’on ne lui accordera pas plusieurs mois de prolongation pour préparer sa défense.
Même en son absence, les juges pourraient permettre au procureur de faire sa déclaration liminaire.

Et si le tribunal décide d’ôter à Karadzic le droit d’assurer lui-même sa défense et lui impose un avocat, le procès connaîtra toujours un retard dans la mesure cet avocat aura besoin de temps pour prendre connaissance du dossier. Radovan Karadzic lui, a fait savoir qu’il n’acceptera pas un tel avocat.

Des dizaines de survivants qui étaient venus hier à l’ouverture du procès sont repartis déçus à l’issue de la brève audience. C’est le cas de Kada Hotic de l’association « Mouvement des mères Srebrenica », du nom de cette ville où quelque 8000 hommes et garçons musulmans ont été massacrés en 1995. « Se rendent-ils comptent que des gens attendent qu’ont leur rende justice ? C’est notre dernière et seule chance de connaître un brin de justice », a-t-elle déclaré.