Guinée : la communauté internationale intensifie sa pression sur le régime militaire

La pression internationale s’accentue sur la junte au pouvoir à Conakry. Les Etats-Unis ont réitéré, mercredi, leur appel à des élections libres et transparentes en Guinée et à la mise en place d’un gouvernement civil issu des urnes.

Après la sanglante répression des manifestations du Stade du 28 septembre, le secrétaire d’Etat-adjoint américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson, avait été dépêché à Conakry. Sa mission : dire au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, de rétablir l’ordre, d’autoriser une enquête et de respecter sa promesse de ne pas se présenter à l’élection présidentielle.

Lors d’un point de presse mercredi, le secrétaire d’Etat-adjoint américain aux Affaires publiques, P.J. Crowley, a renouvelé l’appel des Etats-Unis au retour à un régime civil en Guinée.

Il a indirectement critiqué la Chine, qui a signé un contrat pour investir au moins sept milliards de dollars dans les mines et les infrastructures en Guinée. Les investisseurs potentiels ont la responsabilité de prendre en compte le respect des droits humains et la bonne gouvernance lorsqu’ils songent à intervenir dans des pays comme la Guinée, a déclaré M. Crowley.

A Addis Abeba, le Commissaire européen en charge de l’aide humanitaire, Karel de Gucht, a demandé au nom de l’Union européenne des poursuites contre la junte et Moussa Dadis Camara pour crime contre l’humanité. Les Européens tiennent le chef de la junte pour responsable de la répression sanglante du 28 septembre dernier.

De son cote, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale a annoncé qu’il allait procéder à un « examen préliminaire » de la situation en Guinée afin de déterminer si des crimes relevant de la compétence de la Cour ont été commis lors de la répression des manifestations de Conakry.