La campagne présidentielle bat son plein aux Etats-Unis. Au moment où les Américains sont en vacances ou devant leur poste de télévision pour suivre les Jeux olympiques, démocrates et républicains préparent fébrilement leur convention nationale. Pour les démocrates, c’est le rendez-vous de Denver, dans les montagnes du Colorado. Les républicains, eux, ont choisi Minneapolis, Minnesota, pour tenir leur grand-messe.
A leur convention
nationale, les deux grands partis aux Etats Unischoisissent officiellement
leur candidat à l’élection présidentielle de novembre mais aussi leur
vice-président. C’est aussi l’occasion pour les démocrates et les républicains
de faire la preuve de l’unité dans les rangs de leur parti. Pour J.Peter Pham,
directeur pour les affaires internationales à l’Université James Madison, près
de Washington, ces conventions sont aussi l’occasion pour l’Amérique de montrer
au reste du monde, l’originalité de son modèle de démocratie. « Aux Etats
Unis, vous pouvez voter dans les primaires d’un parti, sans donner un sous à ce parti. Alors que
dans les autres pays, si l’on est membre d’une formation politique, il faut
payer des cotisations,
de sorte que le
système américain est plus ouvert », fait-il remarquer.
Robert Loevy est professeur de sciences politiques au Colorado College, un établissement d’enseignement supérieur à Colorado Springs. Pour qu’une convention soit couronnée de succès, dit-il, il faut que le discours du candidat à la présidence soit bien accepté par les délégués. « A la convention républicaine de 2000, le candidat à l’époque, George W. Bush, avait dit qu’il se voulait rassembleur et pour illustrer son propos, il s’était entouré de beaucoup de Noirs et d’Hispaniques devant les caméras de la télévision. On avait l’impression que cette convention cherchait à donner au parti républicain une nouvelle image de marque », note le professeur Loevy.
Pour être réussie, la convention nationale aux Etats Unis doit aussi se dérouler dans le calme. Cette année, des dossiers chauds comme la guerre en Irak mais aussi les prises de position des deux grands partis, pour ou contre l’avortement, vont sans doute donner lieu à des manifestations, fait observer le professeur Loevy. En conséquence, les organisateurs de ces conventions s’efforcent de les préparer avec les groupes de pression et les autorités, de façon que tout se passe dans l’ordre, à l’abri de toute violence.