Arche de Zoé : huit ans de prison requis contre six membres l’association en France

Après leur condamnation en décembre, au Tchad, six membres de l’association Arche de Zoé font maintenant face à la justice française. Le procureur du tribunal correctionnel de Créteil en France a requis, lundi, une peine de substitution de huit ans de prison contre eux. L’affaire a été mise en délibéré et renvoyée au 28 janvier.

Les six membres de l’Arche de Zoé avaient été précédemment condamnés, au Tchad, à huit ans de travaux forcés et doivent purger leur peine en France, dans le cadre d’une convention franco-tchadienne. Cette affaire remonte à la tentative, l’année dernière, de l’Arche de Zoé de sortir du Tchad 103 enfants présentés comme étant des orphelins du Darfour.

Selon Jean-Pierre Dubois, porte-parole de la Ligue nationale des droits de l’Homme de France, les avocats des prisonniers estiment que les droits de la défense ont été bafoués au Tchad. En principe, « le tribunal n’a pas le pouvoir de rejuger, il a seulement le pouvoir d’apprécier quelle est la peine correspondante en France », a-t-il souligné. M. Dubois note des « divergences de vue entre les avocats des condamnés parce qu’un certain nombre de condamnés, finalement, rejettent un peu la responsabilité sur l’organisateur principal », à savoir Eric Breteau.

L’affaire suscite diverses réactions en France. On ignore « jusqu’à quel point l’Etat français et l’Etat tchadien étaient au courant ou non », fait remarquer Jean-Pierre Dubois, qui rappelle que les membres de l’Arche de Zoé avaient utilisé les moyens de transport de l’armée française et de l’Etat tchadien lors de leur séjour au Tchad.