RDC : La  démocratie menacée

Des tractations ont lieu à Kinshasa en vue de permettre à l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba de quitter la RDC pour se rendre au Portugal en vue d’y faire soigner une blessure à la jambe ; c’est ce qu’ont indiqué des sources proches de M. Bemba. Ce dernier se trouve toujours à l’ambassade d’Afrique du Sud. Le gouvernement congolais a lancé un mandat d’arrêt contre lui à la suite des récents affrontements entre sa garde rapprochée et des soldats de l’armée régulière; des violences qui ont fait entre 200 et 600 morts à Kinshasa.

Philippe Biyoya, professeur de sciences politiques à l’université de Kinshasa, estime que ces événements fragilisent la jeune démocratie congolaise. On aurait tort de limiter le problème à une animosité entre Bemba et Kabila, estime l’universitaire congolais. Selon lui, la démocratie congolaise a été hypothéquée par la prééminence donnée aux belligérants dans les négociations de paix inter-congolaises et dans les récentes élections.

Dans un entretien avec Ferdinand Ferella, Philippe Biyoya préconise la négociation et la conciliation « au niveau du problème qui a fait qu’on se soit retrouvé, à un moment donné, dans cette impasse sécuritaire.» Face à la menace qui pèse sur la démocratie congolaise, le sursaut doit venir du président Kabila qui « doit savoir que la légitimité doit se conquérir chaque jour , » a expliqué M. Biyoya.