Le musicien malien Ali Farka Touré n’est plus

L’une des voix africaines les plus connues vient de s’éteindre. Selon le ministère malien de la Culture, Ali Farka Touré est décédé mardi, à Bamako, des suites d’une longue maladie. Il était âgé de 66 ans. Chanteur et guitariste de renom, Touré a aidé à lancer ce que certains appellent le « Mali Blues », mélange de sonorités africaines et de musique noire américaine.

Parmi ses inspirateurs, le défunt musicien vouait une admiration particulière à John Lee Hooker, légende américaine du blues. Ali Farka Touré a émergé sur la scène internationale au milieu des années 90, à la faveur de sa collaboration avec le guitariste américain Ray Cooder. Leur album « Talking Timbuktu » vaudra à Touré son premier prix « Grammy », une distinction qui a récompensé, cette année encore, son album « In the Heart of the Moon. » Ali Farka Touré sera inhumé à Niafunké, village dont il le maire. A l’annonce de la nouvelle de son décès, les stations de radio maliennes ont interrompu leurs programmes habituels pour diffuser la musique du célèbre musicien.

Dans une interview accordée, il y a quelques années, à Idriss Fall, ici à Washington, Ali Farka Touré avait expliqué que sa musique est typiquement africaine. « Je n’ai jamais été d’accord que nous (…) on fait du blues ; Non, ce mot n’existe pas en Afrique » avait-t-il souligné. Pour Ali Farka Touré, l’influence musicale est allée plutôt de l’Afrique vers l’Amérique. Le défunt musicien s’était rappelé une conversation qu’il avait eue, à ce propos, avec John Hooker . « J’ai dit qu’il n’a que les feuilles et les branches, mais que les racines et le tronc m’appartiennent » avait-t-il expliqué.