Les Nigérianes s'investissent dans l'énergie solaire

Une valise solaire fournit de la lumière dans une clinique de Kano, au Nigeria. (Photograph courtesy of We Care Solar)

Près de la moitié des ménages nigérians sont dépendants de générateurs très polluants à cause de la médiocrité des infrastructures du pays et de la flambée des prix du carburant. C’est ce qui ressort un rapport conjoint de la société de recherche Stears et de la Sterling Bank du Nigeria.

Un nouveau groupe appelé Solar Sister aide les femmes et les filles à accéder à l'énergie solaire et à devenir financièrement plus indépendantes.

Esther Ayeni, propriétaire d'une entreprise, fait la démonstration de ses produits solaires à des femmes nigérianes. De nombreux ménages ne disposent pas d'une alimentation électrique fiable.

Ses produits proviennent d'un groupe à but non lucratif appelé Solar Sister, qui aide des femmes comme Ayeni à gérer une entreprise d'énergie propre et rentable et donne aux clients l'accès à l'énergie renouvelable.

Madame Ayeni utilisait autrefois des lampes à pétrole et des piles sèches pour éclairer sa maison et sa boutique. Maintenant, elle utilise l'énergie solaire et vend ses produits à des clients d'Abuja et d'autres communautés.

"J'apporte mes produits aux femmes, même dans les régions les plus reculées. Elles me paient les produits en plusieurs fois jusqu'à ce qu'ils soient entièrement payés. Cela les aide. Chacune d'entre elles profite de la lumière", Esther Ayeni, entrepreneure de Solar Sister.

Actuellement, Solar Sister compte environ 2 000 femmes entrepreneurs travaillant dans les communautés locales de 27 des 36 États du Nigeria.

"Cela fait huit ans que nous avons démarré une innovation et que nous essayons de voir comment le genre et l'énergie sont liés et comment nous pouvons tirer parti du fait que les femmes sont à l'avant-garde de cette transition vers une énergie propre”, poursuit Olasimbo Sojinrin, directrice de solar sister.

Ayishetu Ndanusa a rejoint le groupe l'année dernière avec seulement 80 dollars. Elle dit que son entreprise vaut maintenant environ 3 000 dollars.

"Cela nous aide beaucoup. Cela a beaucoup changé dans nos vies, même mes enfants, mon mari et moi. Honnêtement, beaucoup de choses ont changé”, ajoute Ayishetu Ndanusa, une autre entrepreneure de Solar Sister.

Près de la moitié de la population africaine est confrontée à une grave pénurie d'énergie, selon l'Agence internationale de l'énergie.

Elle affirme que le Nigeria, la République démocratique du Congo et l'Éthiopie sont les pays africains les plus touchés par la pauvreté énergétique, et que les femmes en supportent le fardeau.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février a aggravé le problème. Les prix de l'énergie et des matières premières ont grimpé en flèche dans les communautés déjà durement touchées par la pandémie de COVID-19.

"Beaucoup d'investissements vont dans tous les secteurs mais, comme je l'ai dit, ce n'est pas quelque chose qui va être instantané. C’est la conséquence des années et des décennies de non-investissements, de mauvaises politiques gouvernementales. Gardez à l'esprit que le monde sort d’une situation de confinement où les prix du pétrole étaient négatifs”, explique Odion Omonfoman, expert en énergie; affirmant que les autorités s'efforcent d'atténuer le problème.

L’Agence internationale de l'énergie soutient que l'Afrique pourrait obtenir un accès universel à l'électricité d'ici 2030 en investissant 25 milliards de dollars par an dans le système énergétique, mais surtout dans l'énergie propre. Mais en attendant, les entrepreneurs de Solar Sister continuent de convaincre davantage de femmes.