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Washington demande une enquête après la mort de manifestants chiites au Nigeria


Des membres du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) agitent des drapeaux lors d'une manifestation pour protester contre l'emprisonnement d'un chiite à Abuja, le 29 octobre 2018.
Des membres du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) agitent des drapeaux lors d'une manifestation pour protester contre l'emprisonnement d'un chiite à Abuja, le 29 octobre 2018.

L'ambassade des États-Unis au Nigeria a appelé jeudi les autorités "à mener une enquête approfondie" au sujet des heurts meurtriers ayant opposé ces derniers jours les forces de l'ordre à des partisans d'un groupe religieux chiite dans la capitale fédérale.

Dans un communiqué, l'ambassade s'est dite "préoccupée des morts résultant d'affrontements entre forces de sécurité nigérianes et membres du Mouvement islamique du Nigeria (IMN)" près d'Abuja.

"Nous exhortons les autorités du gouvernement du Nigeria à mener une enquête approfondie sur les événements et à prendre les mesures qui s'imposent pour demander des comptes à ceux qui ont violé la loi nigériane", a poursuivi l’ambassade, appelant "à la retenue de tous les côtés".

Entre samedi et mardi, de violents heurts ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants qui prenaient part à une célébration religieuse chiite et réclamaient la libération de leur leader, Ibrahim Zakzaky, emprisonné depuis près de trois ans.

Le bilan varie selon les sources: l'armée et la police ont reconnu avoir tué six militants pour se défendre, tandis que l'IMN a fait état de 49 morts parmi ses membres.

De son côté, Amnesty International estime que 45 personnes ont été tuées, six samedi et au moins 39 lundi, jour où 122 personnes ont été blessées.

L'ONG a également déclaré disposer "d'éléments de preuves solides" indiquant que la police et l'armée avaient utilisé des armes automatiques contre des membres de l'IMN pendant les manifestations à Abuja ou alentour.

Le leader de l'IMN, Ibrahim Zakzaky, est emprisonné depuis les violentes manifestations qui ont secoué Zaria (nord) en décembre 2015. Des groupes de défense des droits de l'homme avaient alors accusé les militaires d'avoir tué plus de 300 chiites et de les avoir ensuite enterrés dans des fosses communes, ce que l'armée a démenti.

Depuis son arrestation, Zakzaky, qui a perdu un oeil dans les violences de 2015, n'a été vu en public que deux fois. Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé la détention du leader chiite illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n'a jamais été exécutée.

Avec AFP

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