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De Nixon à Djibouti, chronique d'une amitié sino-américaine ratée


Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping lors de leur réunion bilatérale en marge du sommet du G20 à Osaka, Japon, le 29 juin 2019. (Photo by Brendan Smialowski / AFP)
Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping lors de leur réunion bilatérale en marge du sommet du G20 à Osaka, Japon, le 29 juin 2019. (Photo by Brendan Smialowski / AFP)

Le gouvernement chinois a publié jeudi une note qui réfute les accusations des États-Unis selon lesquelles Pékin ne respecterait pas les règles du monde civilisé.

"La Chine est le seul pays qui, au cours des dernières décennies, est devenu la deuxième économie mondiale sans recourir à la guerre, au colonialisme ou à l'esclavage", lit-on dans une vignette publiée sur Twitter par Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères. Les États-Unis, en revanche, précise la note, "ont mené des guerres et des opérations militaires injustifiées en Irak, en Libye, en Syrie, en Afghanistan et dans d'autres pays... causant plus de 800 000 morts".

Cette dénonciation montre à suffisance l’escalade des tensions entre les deux puissances économiques et militaires. Des tensions dont l’un des temps forts reste la fermeture d'un poste diplomatique et l'arrestation réciproque de ressortissants de leurs pays respectifs.

Mercredi Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, avait tweeté via le Département d'Etat que "la Chine s'efforce de faire reculer la liberté à travers le monde".

Pour sa part le président Donald Trump, qui ne mâche pas ses mots, a une fois de plus utilisé l'expression "virus chinois" lors d'un point de presse sur le nouveau coronavirus, un virus qui avait été détecté pour la première fois dans la province chinoise de Hubei.

A vrai dire, la rivalité entre les deux pays s’étend sur plusieurs domaines. Les deux pays sont en désaccord sur les thématiques aussi diverses que les règles du commerce mondial, la protection de la propriété intellectuelle, l’espionnage industriel et la technologie, les droits humains, ou encore les pratiques religieuses et le recours à la force militaire.

Avec la fermeture du consulat chinois à Houston mardi, l'opinion publique chinoise exige des représailles par la fermeture d'un poste diplomatique américain, de préférence le consulat américain à Hong Kong, selon le quotidien South China Morning Post.

Le journal ajoute que les autorités chinoises, pour ne pas perdre la face, devront probablement faire un geste de réciprocité, mais pas à Hong Kong. Selon le journal, les autorités chinoises viseraient plutôt le consulat américain à Chengdu, dans la province de Sichuan, en raison de sa proximité avec le Tibet, cher aux Américains.

De Nixon à Djibouti

Pourtant les relations entre Washington et Pékin n'ont pas toujours été tendues.

En fait, les deux pays se sont quasiment ignorés pendant une grande partie de leur histoire mutuelle. Tout a pris fin en février 1972, lorsque le président Richard Nixon a effectué un voyage officiel à Pékin. Une première pour un président américain en exercice.

En 2002, un autre président américain, George W. Bush, débarque à Pékin à l'occasion du 30e anniversaire du voyage de M. Nixon. Un an auparavant, le successeur de Bill Clinton avait donné le feu vert à l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce, ouvrant ainsi la voie à une relation commerciale plus approfondie.

Aujourd'hui, les choses ont pris une tournure décidément conflictuelle.

En Afrique, la rivalité entre la Chine et les États-Unis s'est étendue au domaine militaire, les deux pays ayant établi des bases à Djibouti.

Pour l'heure, le bras de fer est exacerbé par le calendrier électoral aux États-Unis. Le président Trump, déjà en perte de vitesse dans les sondages pour le scrutin de novembre, ne peut pas se permettre de paraître faible. Il est donc condamné à réaffirmer son message de "l’Amérique d’abord".

Selon le Christian Science Monitor, que M. Trump soit réélu ou non, les tensions entre les deux superpuissances ne disparaîtront pas d’ici peu.

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