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Un rapporteur de l'ONU loue une "vision progressiste" en Tunisie


Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion, le 21 novembre 2011.
Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion, le 21 novembre 2011.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion, Ahmed Shaheed, a loué jeudi la "vision progressiste" de la Tunisie tout en notant la persistance de "restrictions" et de "défis", notamment en matière d'"extrémisme violent".

A l'invitation de l'Etat tunisien, M. Shaheed boucle une mission de 10 jours qui devait lui permettre d'examiner les politiques et pratiques du pays visant à promouvoir et protéger la liberté de religion ou de conviction.

"La Tunisie a une vision progressiste de la religion (...). c'est le seul pays arabe qui interdit la polygamie et qui permet aux Tunisiennes de se marier avec un non-musulman", a-t-il souligné, en présentant devant la presse ses premières "observations".

Le rapporteur faisait référence à l'abrogation, l'an dernier, de circulaires empêchant les Tunisiennes d'épouser dans leur pays des non-musulmans.

La nouvelle Constitution tunisienne, adoptée en 2014 dans le sillage du Printemps arabe, "est très progressiste et peut servir de modèle ou source d'inspiration pour toute la région, (en) garantissant à tout citoyen la liberté de conscience ou de croyance et le droit au libre exercice des pratiques religieuses", a encore relevé M. Shaheed.

Lors de sa visite, le rapporteur a rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile et d'organisations confessionnelles. Il s'est rendu sur l'île de Djerba, où réside la majorité de la communauté juive en Tunisie.

Cette communauté, qui est passée de près de 100.000 âmes avant l'indépendance (1956) à seulement 1.200 de nos jours, pratique sa religion "librement, et les autorités s'intéressent à leur pèlerinage" annuel (la Ghriba, ndlr), a-t-il déclaré.

Mais, d'une manière générale, la Tunisie reste confrontée à des "défis multiples" en matière de pratiques religieuses, dont "la lutte contre l'extrémisme violent", a ajouté le rapporteur onusien.

Après sa révolution de 2011, le pays a connu un essor de la mouvance jihadiste, responsable d'une série d'attaques sanglantes, et plusieurs milliers de Tunisiens ont rejoint les rangs d'organisations comme le groupe Etat islamique (EI) en Irak, en Syrie et en Libye voisine.

>> Lire aussi : Un mois de prison après avoir mangé en public pendant le ramadan en Tunisie

Il demeure par ailleurs "des restrictions" en matière de "liberté de pensée et de convictions", a signalé M. Shaheed.

Il a cité l'exemple d'associations représentant des minorités religieuses, comme les Baha'is, qui n'ont pu obtenir une autorisation officielle pour pratiquer publiquement leurs activités, ou encore l'arrestation de non-jeûneurs durant le ramadan.

Le rapporteur présentera son rapport final sur cette mission devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en mars 2019.

Avec AFP

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