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Un média burkinabè suspendu pour avoir "diffusé des informations erronées"


La rédaction de Oméga Médias quasiment vide, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)
La rédaction de Oméga Médias quasiment vide, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso le Conseil supérieur de la communication a suspendu un groupe de médias, Radio Oméga et OmegaTV. Le média est accusé d’avoir diffusé des "informations erronées" lors de l’attaque la plus meurtrière du pays, 147 morts le week-end dernier à Solhan dans le Sahel.

La décision de suspension des programmes de la radio et de la télévision du groupe Omega est liée au "traitement de l'information relative à l'attaque terroriste perpétrée contre les populations de Solhan dans la nuit du 4 au 5 juin dernier et à l'audition du directeur général de Omega", selon le Conseil supérieur de la communication. Pour le conseil, le groupe a diffusé des "informations erronées". Ses bureaux resteront fermés pendant 5 jours.

"C'est une décision disproportionnée abusive et partiale", estime Ouezen Louis Oulon, le directeur général de Oméga Médias.​ "Nous attendions à ce que le Conseil Supérieur de la Communication prenne une mesure mais sanctionner, fermer les programmes d'une radio d'une télévision 5 jours, je trouve cette mesure abusive: nous n'avons pas été les seuls à porter l'information", a-t-il soutenu.

Ouezen Louis Oulon, le directeur-général d'Oméga Médias, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)
Ouezen Louis Oulon, le directeur-général d'Oméga Médias, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)

Les journalistes pensent que les sources gouvernementales ne sont pas très souvent accessibles. C’est à leur corps défendant qu’ils publient certaines informations.

"En général, on trouve porte fermée. Même dans la communication gouvernementale, c’était difficile pour eux de savoir combien de morts il y a eu. Dans ces conditions, le journaliste cherche aussi l’information avec d’autres sources souvent sur le terrain. Quelqu’un peut donner une information tu peux recouper, diffuser et après elle peut s’avérer fausse mais cela ne veut pas dire que le journaliste avait une volonté de manipuler l’opinion", explique Gabriel Kambou, un journaliste burkinabè.

Le Conseil supérieur de la communication, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)
Le Conseil supérieur de la communication, Ouagadougou, le 9 juin 2021. (VOA/Lamine Traoré)

Mais de son côté, le Conseil supérieur de la communication se défend. Il pense jouer son rôle de régulateur de l’information.

"On a cette volonté de ne pas paraître comme si nous voulons museler un média mais de rassurer aussi l’opinion publique que nous protégeons l’information qui leur ai véhiculé. Nous avons une convention avec le groupe Oméga et non avec les différentes FM de Oméga. Donc la sanction s’applique au groupe Oméga et c’est au groupe Oméga d’en tirer toutes les conséquences", a déclaré Mathias Tankoano, président du Conseil supérieur de la communication.

D’autres médias ayant relayé ces mêmes informations de Oméga ont aussi été épinglés.RFI et la radio nationale seront auditionnées. Des organisations professionnels de médias s’organisent et devront réagir les prochaines heures.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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