Crimes/enquêtes
Un ex-député se donne la mort dans l'enceinte du Parlement au Malawi

Un ancien législateur de haut rang du Malawi s'est suicidé jeudi après-midi dans l'enceinte du palais du parlement.
Clement Chiwaya, 50 ans, ancien deuxième vice-président du Parlement, s'est tiré une balle dans la tête avec un pistolet à l'intérieur de l'Assemblée nationale. Les détails sur ce qui a conduit l'ancien élu à se suicider restent vagues.
Le Parlement a déclaré dans un communiqué que le public serait informé en temps utile, car les services de police du Malawi enquêtent sur l'incident.
Lorsqu'il était en fonction, M. Chiwaya représentait le Front démocratique uni, parti d'opposition.
Lenteurs administratives
Selon une déclaration du Parlement, l'ancien député s'était rendu au palais de l'Assemblée pour régler un contentieux administratif lié à un véhicule qu'il avait acheté du Parlement lorsqu'il était encore l'un des dirigeants.
Lorsque le véhicule lui avait été remis, les documents tels que la carte grise étaient encore au nom du gouvernement du Malawi. Malheureusement la voiture est impliquée dans un accident quelque temps plus tard et c'est là qu'il apprend que l'assurance tous risques du Parlement avait expiré.
M. Chiwaya saisit le bureau du médiateur du gouvernement et explique la situation. Le médiateur rend une décision en sa faveur, mais la Haute Cour du Malawi annule par la suite cette décision.
La mort de l'ex-député a choqué plus d'un et de nombreux Malawites se demandent comment une arme à feu a pu être apportée dans l'enceinte du palais du Parlement.
Normes sécuritaires en question
"Pour moi, je dirais qu'il y a une négligence sur la façon dont la sécurité doit être assurée dans les lieux à haut risque comme le Parlement. C'est un signal d'alarme dans la gestion de la sécurité", s'est alarmé Sheriff Kaisi, un expert en sécurité basé à Blantyre.
Les services de sécurité du Parlement se défendent, expliquant que M. Chiwaya se déplaçait en fauteuil roulant depuis plusieurs années. Donc même si à l'arrivée il avait déclenché les détecteurs de métaux, les gardes ont interprété cette alarme comme provenant du fauteuil roulant.
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Sénégal: Ousmane Sonko réclame des garanties pour assister à son procès

"Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et mardi je serai au tribunal".
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a réclamé vendredi soir des garanties sur sa sécurité personnelle pour être présent à son procès pour viols présumés, à trois jours d'une nouvelle audience à Dakar.
M. Sonko a un nouveau rendez-vous mardi avec la justice, susceptible de causer de nouvelles tensions dans le pays, après un procès ouvert le 16 mai en son absence puis renvoyé le même jour.
"Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et mardi je serai au tribunal. Si toutes les conditions (de sécurité) sont remplies, je répondrai présent", a-t-il déclaré dans une interview dans la nuit de vendredi à samedi à la télévision.
A Dakar, les forces de l'ordre "m'ont fait subir des violences, des brutalités. Ma maison est barricadée et on a tenté de m'assassiner", a-t-il dit en langue ouolof, accusant le pouvoir.
"Je suis pourchassé partout. J'ai été blessé (lors d'une intervention des forces de l'ordre, ndlr). Mes militants reçoivent des bombes lacrymogènes ou sont arrêtés par centaines. L'institution judiciaire ne doit pas être le bras armé de l'exécutif pour éliminer un candidat à la présidentielle" de 2024, a ajouté M. Sonko, candidat à ce scrutin.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions.
M. Sonko a en outre affirmé n'avoir reçu de la justice "aucune convocation" pour son procès pour "viols et menaces de mort" présumés.
Il a dénoncé un dossier "vide" fait d'accusations proférées par "une fille qui ment" et à laquelle les autorités ont "fait des promesses d'argent et de passeports" pour partir à l'étranger.
M. Sonko est poursuivi par une femme d'une vingtaine d'années, une employée d'un salon de beauté à Dakar où il allait, selon lui, se faire masser pour soulager son mal de dos.
La ville de Ziguinchor (sud), dont M. Sonko est le maire et où il s'est retiré depuis quelques jours, a été en proie lundi et mardi à des affrontements entre les forces de l'ordre et de jeunes supporteurs de l'élu.
Des troubles ont également eu lieu à Dakar et ailleurs. Les autorités ont fait état de trois morts, sans que le rapport avec les heurts soit toutefois clairement établi.
M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, a toujours clamé son innocence et crié au coup monté du pouvoir pour l'empêcher de concourir à la présidentielle de 2024.
Kenya: 27 agents suspendus pour avoir fait écouler 1.000 tonnes de sucre impropre à la consommation
Onze villageois tués au Tchad dans une nouvelle razzia sur leur bétail

Au moins 11 villageois ont été tués mercredi par des voleurs de bétail dans le sud du Tchad, théâtre de fréquentes razzias meurtrières et de sanglants conflits entre éleveurs et cultivateurs, a assuré jeudi l'armée qui affirme avoir tué sept assaillants.
Ce nouveau drame est survenu le jour même de l'annonce par N'Djamena que son armée avait mené en Centrafrique une opération inédite conjointement avec des militaires de ce pays voisin pour y poursuivre, tuer et capturer des voleurs de bétail tchadiens ayant massacré 17 villageois dix jours auparavant.
Mercredi, "des bandits armés (...) voleurs de boeufs sont venus attaquer le village de Mankade dans la sous-préfecture de Laramanaye, ils ont tué 11 villageois avant d'emporter des boeufs", a assuré à l'AFP par téléphone le ministre de la Défense, Daoud Yaya Ibrahim. "Les forces de l'ordre les ont poursuivis, ont tué sept bandits et huit ont été faits prisonniers", a ajouté le général.
L'attaque est survenue dans l'extrême-sud du Tchad, à une soixantaine de km de la frontière avec la Centrafrique.
Le sous-préfet de Laramanaye, Djimet Blama Souck, a assuré de son côté à l'AFP que les "bandits" avaient tué 12 villageois dont des femmes et des enfants.
Le 8 mai, une razzia similaire dans cette province du Logone oriental avait fait 17 morts dans un village et l'armée avait assuré que les "bandits" étaient des Tchadiens venus de la Centrafrique.
Mercredi, le ministre Yaya Ibrahim avait annoncé à l'AFP que l'armée avait poursuivi en fin de semaine dernière les assaillants en territoire centrafricain et tué "une dizaine de bandits" dans une opération militaire inédite avec des soldats de ce pays.
Jeudi, le général a assuré que l'opération avait pris fin la veille, avec un bilan de "dizaines de voleurs tués", et que tous les soldats tchadiens étaient rentrés au Tchad, avec 30 prisonniers et 130 boeufs volés.
Les bilans livrés par l'armée de ses opérations sont impossibles à vérifier de source indépendante dans ces régions.
Il s'agissait d'une première entre ces deux pays voisins d'Afrique centrale, d'ordinaire en froid, qui s'accusent régulièrement d'abriter et de soutenir à leurs frontières des mouvements de leurs rébellions respectives.
Mercredi, le ministre Yaya Ibrahim avait démenti auprès de l'AFP les affirmations de plusieurs médias centrafricains assurant que l'opération avait pour cible des groupes rebelles tchadiens en Centrafrique.
"Il y a deux semaines, deux délégations des états-majors tchadiens et centrafricains se sont rencontrés" à la frontière "pour mettre en place une action militaire conjointe", a confirmé jeudi à l'AFP à Bangui Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président Faustin Archange Touadéra.
Ce dernier et son homologue tchadien Mahamat Idriss Déby Itno "ont pris cette décision ensemble pour éradiquer les bandits de chaque côté de la frontière", a-t-il ajouté.
En plus de ces sanglants pillages, les affrontements intercommunautaires très meurtriers, opposant éleveurs musulmans nomades et cultivateurs sédentaires majoritairement chrétiens ou animistes, sont très fréquents dans cette zone fertile aux confins du Tchad, du Cameroun et de la Centrafrique.
Kenya: suspension de 27 fonctionnaires soupçonnés de détournement de sucre impropre à la consommation

Les autorités kényanes ont suspendu 27 fonctionnaires soupçonnés dans le cadre d'une enquête sur la mise sur le marché d'environ 1.000 tonnes de sucre déclaré impropre à la consommation, a annoncé mercredi soir le Directeur de la fonction publique.
Cette cargaison de sucre avait été importée dans le pays en 2018, puis déclarée périmée et "impropre à la consommation humaine" par le Bureau kényan de certification (KEBS). Elle devait être convertie en éthanol industriel.
Au lieu de cela, elle a "été détournée de manière irrégulière et libérée hors de toute procédure", dans un acte "criminel", a déclaré le Directeur de la fonction publique, Felix Koskei, qui est également le chef de cabinet du président William Ruto.
Selon le quotidien The Nation, cette cargaison de 20.000 sacs de sucre, estimée à plus de 160 millions de shillings (1,08 million d'euros), avait été vendue à un commerçant, qui l'avait reconditionnée et revendue.
"Il est manifeste que certains fonctionnaires des agences concernées ont renoncé à leurs responsabilités, au risque de nuire au public", a estimé M. Koskei, en annonçant leur suspension le temps des investigations.
Parmi les fonctionnaires sanctionnés figurent des responsables du KEBS, dont son chef Bernard Njiraini, de l'administration fiscale, de la police et de l'Agence de l'alimentation et l'agriculture.
Le Kenya connaît une forte hausse du coût de la vie, notamment des produits alimentaires.
Le prix du sucre au détail vient d'augmenter d'environ 30% en un mois, pour atteindre plus de 200 shillings (environ 1,30 euro) le kilogramme, selon des médias locaux.
Le gouvernement envisage d'introduire une nouvelle taxe sur le sucre produit localement, entre autres, dans le cadre d'un nouveau projet de loi de finances visant à augmenter ses recettes fiscales.