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Un défenseur des droits humains au Soudan du Sud s'exile aux États-Unis


L'économiste sud-soudanais Peter Biar Ajak et sa femme arrivent à l'aéroport international de Dulles aux États-Unis, après avoir fui avec leur famille vers les États-Unis, le 23 juillet 2020. REUTERS/Leah Millis
L'économiste sud-soudanais Peter Biar Ajak et sa femme arrivent à l'aéroport international de Dulles aux États-Unis, après avoir fui avec leur famille vers les États-Unis, le 23 juillet 2020. REUTERS/Leah Millis

Un défenseur des droits humains au Soudan du Sud, Peter Biar Ajak, s'est exilé aux Etats-Unis tout en accusant le président Salva Kiir d'avoir cherché à l'éliminer, ce que le gouvernement dément.

M. Biar, économiste de 35 ans qui a travaillé pour la Banque mondiale, avait été arrêté mi-2018 pour avoir demandé le départ du président Kiir et du chef rebelle Riek Machar, les deux principaux protagonistes d'une guerre civile qui a fait quelque 380.000 victimes.

Condamné à deux ans de prison en juin 2019 pour "espionnage", il avait été gracié en janvier par le président Kiir.

Vendredi, le défenseur des droits humains a publié une photo de sa famille et lui-même arrivant aux Etats-Unis, remerciant le président Donald Trump de les "sauver" et accusant le président Kiir d'avoir chargé "un escadron de la mort" de l'éliminer.

Le gouvernement a rejeté cette accusation, la qualifiant de "complètement fausse".

Un des coaccusés de M. Biar en 2019, l'homme d'affaires et philanthrope Kerbino Wol Agok, avait été condamné à 13 ans de prison pour terrorisme, espionnage et insurrection. Lui aussi gracié en janvier, il avait dans la foulée lancé son propre mouvement rebelle. Il a été tué par les forces gouvernementales en juin.

Samedi, la police a brièvement détenu Akot Lual Arech, conseiller du président sur les droits des minorités. Aucun détail n'a été fourni par les autorités, selon Sudan Tribune.

Le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, son principal donateur, a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d'État.

Les deux dirigeants ont signé en septembre 2018 à Addis Abeba un nouvel accord de paix qui a débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale dans lequel M. Machar occupe un des postes de vice-président.

L'envoyé spécial de l'ONU au Soudan du Sud David Shearer a mis en garde contre "l'enlisement du processus de paix" et "l'escalade des affrontements entre groupes armés" dans plusieurs régions du pays, à l'occasion du 9e anniversaire de l'indépendance du pays début juillet.

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