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Un an après les attaques de Christchurch, encore "beaucoup à faire" contre l'extrémisme, selon la PM Ardern


Jacinda Ardern embrassant un membre de la communauté musulmane, cérémonie en mémoire des victimes de Christchurch, la Nouvelle-Zélande, le 29 mars 2019
Jacinda Ardern embrassant un membre de la communauté musulmane, cérémonie en mémoire des victimes de Christchurch, la Nouvelle-Zélande, le 29 mars 2019

La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a reconnu vendredi qu'il y avait encore "beaucoup à faire" pour combattre les tenants de la suprématie blanche, un an après qu'un Australien a abattu 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch.

La cheffe du gouvernement a été saluée par la communauté internationale pour sa gestion de cette crise, qui fut le pire massacre dans l'archipel depuis plus de deux siècles, tant pour son calme et son attitude empreinte de compassion à l'égard des victimes, que pour ses initiatives en matière de contrôle des armes ou pour lutter contre les contenus extrémistes en ligne.

Mais elle a déploré vendredi que certains, en Nouvelle-Zélande, continuent d'adhérer à l'idéologie de l'auteur du carnage de Christchurch, un Australien qui se réclame du courant suprémaciste blanc.

"Notre responsabilité est de combattre non seulement le fait que ces idées existent, mais aussi ce qui rend leur existence possible. Il y a beaucoup de choses à faire", a déclaré Mme Ardern, à deux jours des cérémonies qui auront lieu dimanche pour marquer le premier anniversaire du carnage.

Elle a estimé que la meilleure façon de rendre hommage aux victimes était de dénoncer le racisme, le harcèlement et les discriminations.

"Les gens se sentiront en sécurité quand ils se sentiront soutenus", a-t-elle dit. "Quand ils sentiront que la population les soutient, quand ils ne ressentiront plus de discrimination, n'entendront plus de remarques déplaisantes dans les rues."

Elle a estimé que le carnage de Christchurch avait "fondamentalement changé" la Nouvelle-Zélande.

- Prière du vendredi -

Il y a une dizaine de jours, la police a cependant arrêté un homme de 19 ans pour des menaces contre une des deux mosquées attaquées.

"Il est pour moi incompréhensible, après tout ce que la communauté musulmane a vécu, que des gens (...) puissent encore menacer les musulmans", a-t-elle dit.

La Première ministre s'est ensuite associée à un millier de fidèles lors de la prière du vendredi à Christchurch. De nombreux musulmans vivant ailleurs en Nouvelle-Zélande avaient fait le voyage spécialement pour ce moment, quasiment un an jour pour jour après les attaques du 15 mars.

"Nous devons avoir à l'esprit que ce genre d'idéologie extrémiste existe toujours et continuer de nous montrer vigilants", a déclaré Nasir Ali, venu d'Auckland par avion avec sa famille pour partager "la tristesse" des habitants de Christchurch.

Farid Ahmed, dont l'épouse a été tuée le 15 mars 2019, a affirmé que 12 mois plus tard, la douleur demeurait toujours aussi vive.

"La leçon à retenir est que la haine ne résout rien", a déclaré celui qui avait ému le monde après les attentats en pardonnant publiquement au tueur. "Nous devons parler, nous devons dialoguer, nous devons nous poser des questions et nous ne devons pas avoir peur les uns des autres".

Avec AFP

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