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Trois morts lors de troubles liés à la désignation des maires au Burkina


Les burkinabès ne se bousculent pas devant les bureaux de votes, le 22 mai 2016.
Les burkinabès ne se bousculent pas devant les bureaux de votes, le 22 mai 2016.

Au moins trois personnes ont été tuées cette semaine lors d'affrontements à travers le Burkina Faso après l'élection de certains maires par leurs conseillers municipaux, a-t-on appris jeudi de sources officielles.

A Karangasso-Vigué, (55 km au nord-est de Bobo Dioulasso, 2e ville du pays), "deux personnes ont été tuées entre mardi et mercredi" et les affrontements ont fait "plus d'une trentaine de blessés entre adversaires dont les divergences politiques se sont transformées en problèmes ethniques", a indiqué le préfet de Karangasso-Vigué, Adama Bonkoungou, joint au téléphone depuis Ouagadougou.

"Il y en a qui ont fui leur domicile. De nombreux domiciles ont été incendiés", a ajouté le préfet.

"Les problèmes politiques se sont mués en problèmes ethniques parce que les populations autochtones, les Tiéfo et les Vigué, refusent la désignation d'un maire de l'ethnie Mossi, considérée comme allogène", a encore expliqué M. Bonkoungou.

"La police, la gendarmerie et l'armée ont été déployées. Le calme est en train de s'installer progressivement. Mais il y a toujours la psychose, la peur parmi la population", a-t-il conclu.

A Kantchari (est), à la frontière avec le Niger, les affrontements entre militants du parti au pouvoir après le choix du maire ont fait un mort et une dizaine de blessés.

A Gomboro, à l'ouest, les habitants ont incendié la mairie et blessé le maire d'origine peule, fraîchement élu par les conseillers municipaux que les populations Samo, les autochtones, rejettent, a-t-on appris de source policière.

"On est dans une situation où les gens se battent par tous les moyens pour avoir le contrôle des mairies. Le gouvernement condamne fermement ces affrontements et dit qu'il n'y aura pas d'impunité. Tous ceux qui ont orchestré ces violences, qu'ils soient commanditaires ou exécutants seront sévèrement punis", a déclaré le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré.

Des renforts d'agents de sécurité ont été déployés dans toutes ces localités, selon le ministre.

Le gouvernement a appelé dans un communiqué "l'ensemble des acteurs à plus de retenue et de sens du patriotisme".

Au total, 334 maires sur un total de 361 ont déjà été désignés par les conseillers municipaux depuis la proclamation des résultats définitifs des élections municipales par le Conseil d'État.

Le MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès), le parti du président Roch Marc Christian Kaboré, a remporté les élections municipales tenues le 22 mai en obtenant 11.208 conseillers municipaux sur près de 20.000 postes.

Le parti au pouvoir, fondé en janvier 2014 par le président Kaboré, a gagné la quasi-totalité des grandes villes du Burkina et dirigera notamment les mairies de Ouagadougou et Bobo Dioulasso.

Avec AFP

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