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Terrorisme au Burkina : Dori ou la ville rescapée


Une rue de Dori au Burkina Faso le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)
Une rue de Dori au Burkina Faso le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso, la ville de Dori, principale ville de la région du Sahel, à plus de 260 km de Ouagadougou, est la seule ville qui ne connaît pas d’attaques terroristes.

Dans la ville de Dori, on vaque tranquillement à ses occupations. Les attaques sont quasi quotidiennes dans les localités environnantes. A Dori, on peut encore respirer, vivre. Mais le danger n’est pas vraiment loin. Et à Dori on le sait.

"Nous sommes sous le choc. Nous avons des ressentiments et il y a la psychose qui est là. Il faut redoubler d’effort quant à la veille. Il ne faut surtout pas baisser la garde, on ne sait jamais. Il faut être vigilant", a dit Boubacar Dicko, un habitant de Dori.

Boubacar Cissé, 2e adjoint au maire de Dori, le 7 octobre 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Boubacar Cissé, 2e adjoint au maire de Dori, le 7 octobre 2019. (VOA/Lamine Traoré)


"Si tout le monde a été touché, on se dit qu’on nous réserve pour la fin. Ça fait vraiment peur là où nous sommes. On se dit que s’ils (ndlr, les terroristes) ne sont pas encore rentrés chez nous, c’est qu’ils attendent peut-être une autre occasion sinon ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas le faire. Ils attendent juste", a confié Boubacar Cissé est le 2e adjoint au maire de Dori.

Même si la ville n’est pas attaquée, elle encaisse les effets collatéraux de cette guerre des localités voisines. Les populations sont obligées de fuir et se réfugier à Dori.

Roukiatou Sow, présidente d’une association féminine d’une trentaine de femmes, à Dori, le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)
Roukiatou Sow, présidente d’une association féminine d’une trentaine de femmes, à Dori, le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)


"Ce que je peux dire au gouvernement, c’est de faire un grand effort, pour que ce qui est arrivé à nos voisins ne puissent nous arriver aujourd’hui. Actuellement ce que nous vivons est très grave. Nous n’arrivons pas à manger à notre fin, à boire à notre soif et on ne sait pas où on va aussi?", s’est interrogée Roukiatou Sow, la présidente d’une association féminine d’une trentaine de femmes.

Elle accueille par ailleurs de nombreux déplacés d’Arbinda. Les autorités locales demandent la coopération entre populations et forces de défense et de sécurité.

Des déplacés d’Arbinda, une localité du Sahel, à Dori, le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)
Des déplacés d’Arbinda, une localité du Sahel, à Dori, le 7 octobre 2019 (VOA/Lamine Traoré)

"C’est un système qui est en train d’avancer et tout le monde est au courant maintenant. Nous demandons aux populations d’être prudentes. Nous invitons les populations à coopérer avec les FDS. Nous demandons au gouvernement de rendre disponible assez de militaires dans la zone pour qu’à tout moment, si nous avons besoin d’eux, ils puissent intervenir", précise le 2e adjoint au maire de Dori.

Dori reste donc une ville en alerte maximale mais se sent comme rescapée. Dori est la dernière grande ville du Sahel à n'avoir pas connu d'attaques terroristes.

Lamine Traoré, envoyé spécial à Dori, Burkina Faso.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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