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Tchad : un défenseur des droits de l’homme arrêté pour avoir dénoncé la corruption


Le président Idriss Déby Itno
Le président Idriss Déby Itno

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme exige la libération du militant dont il dénonce l’arrestation arbitraire.

Selon l’Observatoire, M. Djeralar Miankeol, membre de la Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH) et responsable de l'association Ngaoubourandi, engagée contre l'expropriation des agriculteurs, a été arrêté le 15 juin 2015 vers 16H00, alors qu'il se rendait au bureau du procureur de la République de Moundou (sud) sur instruction du substitut du procureur de la République.

M. Miankeol est poursuivi pour "outrage et insulte à magistrat", "dénonciation calomnieuse" et "incitation à la haine" suite à une interview donnée le 7 juin à la radio tchadienne FM Liberté, "dans laquelle il dénonçait la corruption des magistrats, notamment dans des affaires liées aux expropriations et à l'accaparement des terres des éleveurs tchadiens".

D’après l’Observatoire, M. Miankeol fait l'objet d'un harcèlement récurrent depuis plusieurs années pour son activité comme défenseur des droits à la terre, ayant dénoncé l'exploitation du pétrole dans le pays, l'accaparement des terres ainsi que les conflits entre éleveurs et cultivateurs.

L’Observatoire a été créé par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture.

Amnesty International a relevé, dans son rapport 2014/2015, que de "graves violations des droits humains ont continué d'être perpétrées dans une impunité quasi-totale" par le régime du président Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir par la force en 1990 et qui dirige autoritairement son pays.

"Des défenseurs des droits humains, des journalistes et des syndicalistes ont subi des actes de harcèlement, des manoeuvres d'intimidation, ainsi que des arrestations et des détentions arbitraires" et "des membres des forces de sécurité ont tué plusieurs personnes, notamment des manifestants, lors de rassemblements de protestation", déplore Amnesty.

En janvier, une manifestation de lycéens contre une modification des règles d'inscription au baccalauréat avait dégénéré à Doba (sud), se soldant par cinq morts, dont un policier.

Et à N'Djamena en mars, une manifestation d'étudiants contre le port du casque obligatoire pour les motocyclistes, durement réprimée par les forces de l'ordre, a fait entre un et trois morts parmi les manifestants, selon les sources.

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