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Tchad: Amnesty réclame "justice" un an après une manifestation réprimée dans le sang


"Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant et blessant de nombreuses personnes", dénonce Amnesty international.
"Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant et blessant de nombreuses personnes", dénonce Amnesty international.

Les familles des victimes de la répression d'une manifestation contre la prolongation du pouvoir militaire au Tchad, qui avait fait plus de 100 morts il y a un an, "attendent toujours justice", a déploré vendredi Amnesty international.

Le 20 octobre 2022, policiers et militaires avaient ouvert le feu sur de jeunes manifestants qui protestaient contre la prolongation de deux ans d'une transition dirigée par le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno. Il avait été proclamé en avril 2021 chef de l'Etat par l'armée à la mort de son père, lequel dirigeait déjà le pays d'une main de fer depuis 30 ans.


"Les forces de sécurité ont répondu en tirant à balles réelles sur les manifestants, tuant et blessant de nombreuses personnes", écrit l'organisation internationale dans un communiqué marquant la date anniversaire de la manifestation.

"La répression (...) a fait plus de 100 morts et près de 1.000 blessés", poursuit Amnesty, ajoutant: "Bien que les autorités aient immédiatement promis une enquête, tout ce que nous avons vu jusqu’à présent, ce sont des procès iniques de manifestants qui se tiennent à huis clos et l’absence d’investigations sérieuses sur les responsables présumés des homicides et des blessures. Il est impératif que les autorités tchadiennes respectent leur engagement en faveur de la justice."

Propulsé à la tête du pays le 20 avril 2021 par une junte de 15 généraux, Mahamat Déby avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des "élections libres" après une transition de 18 mois mais, 18 mois plus tard, début octobre 2022, il la prolongeait de deux ans. Le 20 du même mois, des centaines de manifestants protestaient dans la rue.

Le pouvoir a reconnu la mort d'une cinquantaine de personnes mais au moins 128 ont péri ce jour-là essentiellement à N'Djamena, selon une commission nationale de défense des droits humains. De gigantesques rafles avaient aussi visé près d'un millier de jeunes, ainsi que des cadres de l'opposition, dont la plupart ont fui en exil.

Le pouvoir a reconnu l'arrestation de 621 jeunes, dont 83 mineurs, tous emmenés dans un sinistre bagne à Koro Toro, en plein désert à 600 km de la capitale, où ils ont été jugés un mois et demi plus tard à huis clos, sans avocats, et condamnés à de la prison ferme pour "tentative d'insurrection" pour la plupart.

Jeudi, veille du premier anniversaire, le pouvoir a assuré que, le 20 octobre 2022, les manifestants avaient "sauvagement tué" six membres des forces de sécurité, dont trois à N'Djamena.

Le 8 octobre dernier, au moins 72 jeunes militants et sympathisants d'un parti de l'opposition, Les Transformateurs, ont été arrêtés à N'Djamena et sont détenus au secret depuis, a aussi déploré Human Rights Watch (HRW), qui accuse le pouvoir militaire de continuer de "limiter la dissidence politique" à deux mois d'un référendum constitutionnel prévu le 17 décembre.

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