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Visite inédite d'Assad près de la ligne de front dans la province d'Idleb


L'ex-ville syrienne rebelle de Douma à la périphérie de Damas, Syrie, 17 avril 2018.
L'ex-ville syrienne rebelle de Douma à la périphérie de Damas, Syrie, 17 avril 2018.

Le président syrien Bachar al-Assad a effectué mardi une visite inédite dans la région d'Idleb (nord-ouest), pour y affirmer que le combat contre les jihadistes et les rebelles était la clé pour mettre fin à la guerre qui déchire la Syrie depuis 2011.

"La bataille d'Idleb est la base pour mettre fin au désordre et au terrorisme dans toutes les régions syriennes", a souligné M. Assad, selon un communiqué de la présidence. Le front d'Idleb sépare les rebelles et jihadistes des zones contrôlées par l'armée syrienne soutenue par Moscou. Il s'agit de la première visite du président syrien depuis le début de la guerre, dans une région qui échappe toujours largement au pouvoir de Damas et fait l'objet d'une trêve annoncée par la Russie fin août.

Plusieurs photos du président Assad entouré de soldats syriens dans la localité d'Al-Habit, reprise cet été par l'armée syrienne, a été publiée sur le site de la présidence et relayée par les médias d'Etat. La province d'Idleb et des parties des provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep ont été pilonnées sans interruption par l'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, entre fin avril et fin août.

Les forces du régime avaient amorcé début août une progression terrestre, s'emparant notamment de la localité d'Al-Habit, avant que la trêve ne suspende leurs opérations. Le cessez-le-feu est ponctué de frappes russes sporadiques, qui se sont intensifiées ces derniers jours, faisant craindre une reprise des combats.

Cette région contrôlée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) abrite également des groupes rebelles. Elle échappe toujours globalement au régime syrien après huit ans de guerre, malgré ses victoires des deux dernières années qui lui permettent de contrôler aujourd'hui environ 60% du territoire. Le pouvoir syrien a maintes fois exprimé sa volonté de reconquérir l'ensemble du pays, par la force ou par le biais d'accords dits de "réconciliation" dont les termes s'apparentent davantage à une capitulation, imposés dans d'autres ex-fiefs insurgés.

Depuis fin avril, les bombardements des forces syriennes et de l'allié russe ont tué plus d'un millier de civils dans la région d'Idleb, selon l'Observatoire strien des droits de l'Homme (OSDH). Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées depuis cette date, d'après l'ONU. Plus de 1.700 combattants rebelles et jihadistes ont également péri dans les raids et les combats, contre plus de 1.400 membres des forces du régime, selon un décompte de l'OSDH.

Le déplacement du président syrien intervient quelques jours après le déploiement de son armée dans des secteurs du nord-est du pays, appelée à la rescousse par les forces kurdes après le lancement par Ankara d'une offensive dans cette région suspendue par une trêve qui doit prendre fin mardi soir. Les zones kurdes, qui s'étendent sur plus du quart de la superficie syrienne, échappaient également jusqu'ici au pouvoir de Damas qui a maintes fois menacé de les reprendre de force, refusant tout projet d'autonomie réclamé par la minorité ethnique.

Le départ récent des troupes américaines du nord-est de la Syrie, longtemps alliées des forces kurdes, a constitué un feu vert de facto à l'offensive d'Ankara et accéléré ainsi le rapprochement entre les Kurdes et Damas.

Déclenchée en 2011 par des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie implique désormais de nombreux acteurs régionaux et internationaux. Le conflit a déjà fait plus de 370.000 morts et plusieurs millions de déplacés.

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